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samedi 18 juin 2011

le coup de gueule d'un français résident au Japon, contre le désastre et la désinformation en cours...

Un peu long, mais saisissant !
A diffuser pour réveiller les consciences...

http://www.youtube.com/watch?v=pN7yFxwxktI&feature=youtu.be

lundi 13 juin 2011

Résistance et convivialité!



soutien aux opposants à l'aéroport de Notre dame des landes (44)

Soutenez la première candidature altermondialiste à la tête du FMI

Attac France a rendu publique hier la candidature de sa coprésidente Aurélie Trouvé à la direction du FMI (voir ci-dessous le communiqué de presse).
Pour que celle-ci soit prise en compte, il faut qu'elle soit soutenue par un gouverneur du FMI d'ici vendredi 10 juin, date limite de dépôt des candidatures.
Un comité de soutien à cette candidature est nécessaire pour appuyer cette demande auprès des gouverneurs.



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La coprésidente d'Attac candidate à la direction générale du FMI





Le FMI joue un rôle décisif dans la régulation – ou plutôt l’absence de régulation – de la finance internationale. C’est pourquoi l’association Attac a décidé de proposer une candidature pour succéder à Dominique Strauss-Kahn.

Aurélie Trouvé, 31 ans, est maître de conférences en sciences économiques et coprésidente d'Attac depuis quatre ans. Elle est spécialiste des marchés agricoles, actuellement l’un des domaines de prédilection de la spéculation financière internationale.
Elle bénéficie du soutien technique et politique du Conseil scientifique d’Attac, qui comporte de nombreux économistes spécialistes des questions financières. Si elle ne bénéficie pas encore du soutien officiel d’États, sa candidature suscitera l’intérêt de tous ceux, gouvernants ou citoyens, qui désirent remettre l’industrie financière à sa place, celle de soutien aux initiatives de l’économie réelle.

Depuis l’éclatement de la crise financière en 2008, ni le G20, ni le FMI, pas plus que le comité de Bâle ou les autorités nationales de régulation financière, n’ont pris de mesures pour réduire significativement l’instabilité des marchés financiers internationaux. La spéculation fait aujourd’hui rage sur les matières premières et les titres des dettes publiques.

Avec Dominique Strauss-Kahn, la politique du FMI a consisté, comme par le passé, à défendre inconditionnellement les intérêts des créanciers des États endettés, en imposant à ces derniers des plans d’austérité brutaux : Hongrie, Ukraine et Lettonie en 2008, Islande en 2009, Grèce, Espagne, Portugal, Irlande en 2010… Les banques et les fonds d’investissement sont les principaux bénéficiaires de politiques qui détruisent les solidarités sociales et mènent l’Union européenne au bord du gouffre.

Tout indique que Christine Lagarde fera encore pire que Dominique Strauss-Kahn. Christine Lagarde a été à la tête d'une technostructure du Ministère de l'Economie (Direction Générale du Trésor et Direction du Budget), composée de fonctionnaires ultralibéraux acquis aux intérêts financiers. C'est ainsi que la France a refusé en 2010 de soutenir l'Allemagne sur la question de l'interdiction de la spéculation sur les CDS (vente à nu à découvert). Les représentants de la France à Bruxelles ont toujours freiné les maigres initiatives de la Commission sur la régulation financière.
Sur la question de la taxation des transactions financières, malgré le discours apparemment offensif de Nicolas Sarkozy, le ministère de Christine Lagarde s'est toujours refusé à produire des notes et études préparant une décision, et la France ne s'est jamais engagée réellement auprès de ses partenaires de l'Union européenne ou de l'Eurogroupe.
Aurélie Trouvé propose une réorientation fondamentale du FMI, partant du principe que la stabilité financière mondiale est un bien public qui doit être démocratiquement géré par la communauté internationale dans son ensemble. Son programme pour le FMI comporte donc :
- l’arrêt des plans d’austérité, et la mise en place d’une taxe sur les transactions financières et d’une stricte régulation des transactions sur les produits dérivés
- la coordination des politiques économiques au plan international, amenant les pays présentant des déséquilibres excessifs (Chine, Allemagne, Japon du côté des pays excédentaires, États-Unis du côté des pays déficitaires) à se rééquilibrer de façon coordonnée par des ajustements des taux de change ainsi que des politiques budgétaires et salariales actives ;
- le développement d’une monnaie internationale basée sur un panier des principales devises, comme alternative au dollar ;
- l’émission de Droits de tirage spéciaux pour aider les pays en difficulté durant la période de réduction des déséquilibres internationaux ou face à des chocs conjoncturels imprévus ;
- la démocratisation du FMI, par l’élargissement de son Conseil d’administration à tous les pays de la planète et l’intégration du FMI dans le système onusien, avec une voix pour chacun des 187 pays membres du Fonds : il s’agit d’en finir avec le pouvoir exclusif des grandes puissances.
C’est sur cette base qu’Attac a envoyé hier 1er juin 2011 au FMI la candidature officielle de Mme Aurélie Trouvé, 31 ans, économiste. Toute candidature doit être présentée par un des gouverneurs et administrateurs du FMI. L'association Attac compte sur le fair play de Christine Lagarde, actuel gouverneur du FMI pour la France.



Attac France,
Paris, le 6 juin 2011

quelques nouvelles du Chiapas

"LENTEMENT PEUT-ÊTRE, MAIS J'AVANCE !"

Après avoir rencontré les représentants de quatre "juntas de buen
gobierno", voici quelques nouvelles.

Nous sommes partis vendredi matin, le 20 mai, munis de quelques lettres de
recommandation, dans une voiture qu'un ami avait prêtée à l'agronome
Victor, notre ami mexicain. Victor nous a conduites sur des routes de
terre, de pierres et de poussière et je ne sais pas comment on s'en serait
sorties autrement ! Des centaines de kilomètres que la plupart des
habitants ici parcourent ici à pied, à cheval, en taxi collectif ou dans
des bétaillères, des paysages de bout ou de début du monde, à travers les
montagnes, la forêt tropicale et les pâturages, le long de cours d'eau
torrentueux où nous aurions voulu plonger nos corps rompus par les
soubresauts de la machine infernale… Tel village par exemple se trouve à
six heures de route d'Ocosingo. Le taxi part à 1 heure du matin pour
arriver à la ville à 7 heures et fait un aller-retour par jour, un boulot
de dingue qui doit casser les vertèbres et le dos.

Nous avons rendez-vous à 8 heures ce vendredi matin au carrefour de Rancho
Nuevo, là où se trouve la caserne attaquée en 1994 par les zapatistes et
où se croisent les routes de Palenque, de Comitán et de San Cristóbal.
Nous partons dans le but de connaître les compas et de leur apporter les
bénéfices de la vente du café des collectifs de Marseille et de Liège.

Une attente d'une petite heure, le ventre presque vide, nous permet
d'observer au gré du soleil qui se lève les allers et venues des
camionnettes entre les villages et la ville, les ouvriers sur les grues du
chantier et les hommes habillés de vert qui se confondent avec les arbres
à l'entrée de la caserne. Une camionnette de la police tous feux
clignotants allumés contrôle un véhicule, quelques jeunes et des femmes
portant leur enfant sur le dos longent la route à pied. Des projets
d'aménagement routier comme celui de ce croisement sont en construction
mais d'autres sont bloqués car à quelques kilomètres se trouve Mitzitón où
des habitants résistent depuis deux ans à la construction d'une autoroute
entre San Cristóbal et Palenque. Nous sommes bien petites et à peine
visibles car notre ami ne nous a pas repérées. Sa voiture repasse une
deuxième fois et c'est à ce moment que nous, nous le repérons. Nous voilà
partis.

La route que nous suivons traverse villages et montagnes, forêts de pins
qui se transforment petit à petit en bananiers, milpas et terres occupées
par les zapatistes, revendiquées par des panneaux de bois. Au cœur d'une
vallée, nous longeons la ville d'Oxchuc pleine de monde : des groupes
d'indigènes qui nous voient passer y sont apparemment venus pour le
marché. Passé Oxchuc, nous croisons trois camions chargés de fédéraux
armés. Notre ami nous raconte le 1er janvier 1994, quand, avec la famille,
ils avaient prévu de faire la fête, qu'une amie d'Ocosingo n'avait pas pu
les rejoindre et qu'ils se sont réveillés avec la nouvelle que la guerre
était là, sans pouvoir le croire. Les coups de feu résonnaient dans la
montagne se mêlant aux pétards et aux fusées qui explosaient pour fêter le
nouvel an, créant une atmosphère complètement surréaliste, au point qu'un
commentateur de la radio en était arrivé à demander à la population de se
rendre compte de ce qui se passait et de cesser de lancer des pétards…

Les murs de San Cristóbal étaient recouverts de graffitis et la place
centrale était occupée par les rebelles de l'EZLN dont beaucoup étaient
très jeunes et armés de fusils en bois. À Ocosingo et à Altamirano, par
contre, les coups de feu entre les soldats de l'armée fédérale et les
zapatistes firent de nombreux morts et les habitants se barricadèrent dans
leurs maisons. Après trois jours de siège, forcés d'aller trouver de quoi
se nourrir, ils avaient commencé à sortir au péril de leurs vies, prenant
d'assaut les magasins, certains emportant uniquement un jambon et du lait,
d'autres volant des télévisions et des appareils électroménagers. Le
couvre-feu avait été imposé partout. Cela dura dix jours ; dix jours et
dix nuits de guerre, de coups de feu, de siège sans pouvoir traverser les
rues ni sortir, forcés d'affronter les fédéraux.

Dans les villes d'Ocosingo, Altamirano, Margaritas ou San Cristóbal, les
habitants, qui ont gardé la mémoire de ces affrontements et défendent
leurs intérêts de commerçants, manipulés par la presse locale, voient les
zapatistes d'un mauvais œil ou en ont peur. Pourtant, d'après un jeune
conducteur de taxi avec qui nous avons pu en parler, le tourisme s'est
décuplé depuis 1994. Et le Chiapas est aujourd'hui un des États les moins
atteints par la violence qui sévit ailleurs. Lui se souvient qu'il avait
onze ans à l'époque et que ceux qui étaient sortis bien éméchés de la fête
avaient dessoûlé d'un seul coup en tombant sur des zapatistes cagoulés et
armés, croyant avoir affaire à des bandits. Le 7 mai dernier, jour de la
marche, les commerçants de San Cristóbal ont fermé leurs boutiques et se
sont à nouveau réfugiés derrière leurs volets.

1. L'hôpital d'Altamirano

Nous faisons une première halte à Altamirano, pour nous approvisionner et
visiter l'hôpital des sœurs qui, en 1994, soignèrent les blessés
zapatistes. Cela n'avait pas plu à la population d'Altamirano où les
tensions sont toujours vives aujourd'hui mais l'hôpital, entièrement
indépendant du gouvernement officiel, s'est agrandi sur base d'un projet
médical et architectural intéressant. Ici, le bien-être des patients et la
couleur priment, remplaçant la froideur blanche des cliniques aseptisées.
Le lieu s'ouvre sur une salle d'attente fraîche et orangée, pleine de
monde, et compte une aire de chirurgie, une autre de pédiatrie, un service
de gynécologie et de maternité, une consultation, un laboratoire, mais
aussi une cuisine, une réserve, un jardin potager, une chapelle et bientôt
un lavoir. Des cheminées ensoleillées s'élèvent au-dessus des toilettes,
permettant à l'air chaud et aux odeurs désagréables de s'échapper. La
chambre froide où se conserve la nourriture est climatisée par de l'eau en
mouvement.

À notre arrivée, une petite nonne au regard doux a reconnu avec chaleur
notre ami mexicain et nous a proposé une rapide visite guidée. C'est elle
qui s'occupe aujourd'hui de la promotion du projet et elle nous promet de
nous envoyer des informations complètes par l'intermédiaire de Victor.
Elle nous explique que chaque patient hospitalisé coûte 750 pesos et paie
selon ses possibilités, déterminées par l'établissement d'un dossier en
bonne et due forme. Il arrive que certains paient en nature. L'hôpital vit
uniquement d'honoraires, de volontariat et de dons. C'est pourquoi il est
constitué de petites maisons de briques et d'argile, construites au fur et
à mesure. Et les médecins qui viennent y travailler sont réputés.

2. Tourbillon de nos paroles, Morelia

Après un "mole" rouge, mais déjà accablés par la chaleur, nous remontons
dans le pick-up en direction du Caracol de Morelia, "Torbellino de
nuestras palabras" qui regroupe sept communes autonomes. Nous y arrivons
vers 15 heures. Deux calicots arborant des expressions qui évoquent la
marche du 7 mai, "Estamos hasta la madre, no más sangre", et une grande
fresque représentant le visage de Zapata précèdent la barrière et, après
avoir répondu à quelques questions et attendu quelque peu la permission de
rentrer que nous donne un jeune garçon, nous garons la voiture à l'ombre
et nous préparons à une longue attente. Nous aurons le temps d'admirer la
longue fresque qui décore l'auditorium, dont trois zapatistes armés de
l'époque d'Emiliano Zapata. Sur les murs qui abritent les bureaux de la
junta de Morelia, "Corazón del Arcoiris de la Esperanza", une fresque
représente un arc-en-ciel plein d'espoir et de couleurs.

Le Caracol se trouve à la sortie du village sur une colline boisée et on y
arrive par une route de terre. Les bâtiments en bois sont plutôt
brinquebalants, surtout les plus anciens dont les fresques, omniprésentes
ici, commencent à s'estomper. Certains sont très récents et faits de
ciment gris. Au centre, une esplanade surplombe le site et une trentaine
d'hommes y sont rassemblés, ils discutent tranquillement. Tout en haut,
sur la gauche, une cabane aux volets fermés s'abrite sous les sapins,
c'est là, m'apprend mon amie qui y avait participé, qu'étaient logés les
membres de la délégation de l'EZLN lors de la rencontre de 2007 (Rencontre
entre les peuples zapatistes et les peuples du monde).

Pas très loin de toilettes sèches qui mériteraient un petit entretien se
trouvent quatre cellules grillagées et sans porte, de deux mètres sur
trois, faites de blocs ytong. C'est dans ce triste lieu que sont enfermés
les responsables de délit. En principe, ils doivent accomplir des travaux
communautaires et ces cages ne servent que pour une nuit ou deux. En
principe… Deux de ceux qui dorment ici sur une simple planche et sous une
couverture aussi simple sont là depuis quatre mois, l'un pour détournement
d'argent qu'il est condamné à rembourser, l'autre pour tentative
d'assassinat. Nous les avons vus faire quelques allers-retours entre leur
prison et le bâtiment où se trouve la junta, escortés de deux gardes,
chacun à tour de rôle.

Cinq personnes sont reçues avant nous : une petite femme qui porte son
enfant et qui a l'air accablée repart apparemment en pleurant ; deux
hommes qui ressortent eux en souriant paraissent satisfaits de leur
entrevue ; trois zapatistes, dont un garçon d'une dizaine d'années, sont
venus de Cancuc où les priistes majoritaires leur ont coupé l'accès à
l'eau et à l'électricité car ils refusent de participer aux projets
gouvernementaux. La plupart d'entre eux parlent tzeltal et ont du mal à
comprendre le "castilla", y compris les membres de la junta qui finissent
par nous recevoir vers 18 heures.

Ils n'ont pas mangé depuis le matin et insistent pour que nous restions,
si possible plusieurs jours. Mais nous ne pouvons pas. Nous décidons quand
même de rester pour la nuit car il est trop tard pour atteindre
aujourd'hui La Garrucha comme nous comptions le faire.

Nous sommes reçus par sept personnes dont une femme et nul n'est masqué
ici. Le plus âgé nous pose à chacun une série de questions destinées à
nous présenter. Nous acceptons cet accueil d'une rigidité un peu formelle
avec humour, sauf Victor qui commence à s'impatienter et qui veut, lui
aussi, poser quelques questions à nos hôtes. Ils nous proposent de les
leur remettre par écrit et de nous retrouver pendant et après le souper.
France leur remet les bénéfices de la vente du café par son collectif et
leur demande un reçu ainsi qu'un cachet sur sa lettre de recommandation.
Pour ma part, j'accepte parfaitement leur attitude réservée que j'attribue
à la forme de leur organisation, de leur lutte et de leur résistance au
"mauvais gouvernement" et aux aléas de la communication.

Cela ne nous empêche pas d'échanger quelques sourires et informations qui
créent une certaine complicité, notamment lorsque nous leur parlons de la
condition paysanne en Europe, ou des AMAP et des GAC, et des liens entre
leur lutte et les nôtres. Vers 21 heures, toujours debout, l'un d'entre
eux vient nous chercher alors que nous étions prêts de nous endormir. Ils
nous reçoivent une deuxième fois mais ne répondront pas à nos questions
(elles concernaient surtout leur mouvement, leur situation et la
participation de la femme), "sauf à une, celle de la compañera Cecilia" ;
nous finissons par comprendre, surpris, qu'il s'agit de Javier Sicilia et
de la marche du 7 mai, à propos de laquelle nous n'avions formulé aucune
question. Victor est assez énervé comme eux pourraient l'être de son côté
quelque peu agressif, notamment quand il évoque la mort d'un bébé et d'un
compa dues aux conditions de transport qu'ils ont dû supporter pour
participer à cette marche… Les consignes leur enjoignent le silence. Nous
avons du mal à nous détendre, mais nous échangeons de chaleureux
remerciements et des encouragements.

En fait, c'est surtout dans les moments moins formels, pendant le souper
auquel ils nous invitent et au détour de nos déambulations dans le Caracol
que nous aurons pu discuter de manière détendue avec l'une ou l'autre
d'entre eux. Nous nous rendons compte que le travail qu'ils réalisent se
fait dans une autre dimension temporelle et nous nous en voulons de
n'avoir pas plus de temps. Participer à la junta et à la lutte zapatiste
est un travail exigeant auquel ils s'encouragent mutuellement ("Hay que
cumplir") et ils nous répéteront que nous pourrions rester là plusieurs
jours car il y a mille choses à faire.

Deux jeunes sont venus de San Cristóbal pour proposer un projet de
fresque. Ils espéraient avoir une réponse positive le jour même et pouvoir
se mettre à la peinture le lendemain. Mais ils repartent avant le lever du
jour. Nous, nous reprenons nos sacs le lendemain matin vers 8 heures après
avoir partagé le déjeuner et pris congé de chacun d'entre eux. La petite
femme d'un des prisonniers est déjà arrivée, portant son enfant sur le
dos. Elle l'a réveillé et s'est assise par terre près de lui, de l'autre
côté de la grille.

Des bœufs placides aux cornes énormes se reposent dans les prairies et les
forêts qui bordent la route. En chemin, nous invitons à l'arrière du
pick-up une femme menue et son fils indigènes qui marchaient vers
Altamirano où nous arrivons vingt minutes plus tard. Sur la place centrale
nous nous garons devant un flic qui lance un regard incendiaire à nos
passagers sans que nous en comprenions la raison. Après une halte brève et
un café, nous prenons la direction d'Ocosingo, et avant d'y arriver, celle
de San Quintín, qui est indiquée, une fois n'est pas coutume. Nous nous
engageons sur l'asphalte qui, très vite, fait place à une terre jaune bien
tassée dardée par les rayons d'un soleil implacable, dont la chaleur
transperce. Ici pas de ligne, les contacts téléphoniques se font via
satellite. La maison où nous pouvons risquer un appel est construite sur
une colline et, pour y monter, chaque pas fait couler des gouttes de sueur
le long du dos. Heureusement, dans le pick-up, il y a l'air conditionné et
c'est bien la première fois que j'apprécie autant ce confort. En fait, je
l'apprendrai plus tard d'Oratio, un ami de San Cristóbal qui connaît le
pays, la déforestation liée au peuplement dans la région supprime une
protection essentielle dans ces climats très chauds : non seulement la
forêt primaire dont les arbres touffus et immenses protègent du soleil
disparaît mais la sécheresse menace car les pluies diminuent fortement.

3. Résistance vers un nouveau lever du jour, La Garrucha

Nous arrivons deux heures plus tard au Caracol de La Garrucha,
"Resistencia hacia un nuevo amanecer", auxquels sont liés quatre communes
autonomes. Nous sommes reçus par les gardiens du lieu. Victor va garer le
voiture devant les bâtiments de la junta "El Camino del futuro", et trouve
un banc pour se reposer pendant que nous nous réfugions à l'abri du soleil
à l'intérieur de la guérite, petite maison construite en dur à l'entrée du
Caracol et faisons connaissance avec nos hôtes, qui ont le visage
découvert comme à Morelia. Un garçon de seize ans peu bavard est assis
derrière le bureau : il doit faire ses premières armes au sein de
l'organisation et est accompagné de quelques hommes plus âgés, plus
curieux et plus aguerris. Après les présentations formelles d'usage (noms,
organisations, buts de notre visite), la discussion s'engage très vite de
manière détendue à la faveur de l'observation d'une araignée attaquée par
plusieurs fourmis sur le sol de ciment. L'arrivée intempestive d'une poule
en liberté, comme il en court dans et autour de toutes les maisons ici,
met fin à nos réflexions stratégiques : la poule avale tous les insectes
en deux secondes !

Nous parlons notamment de Taniperla, la communauté qui avait été assaillie
par un millier de fédéraux en 1998, la nuit de l'inauguration de la
commune autonome Ricardo Flores Magón. Sa fresque, reproduite dans
plusieurs villes et qui a fait l'objet du film de Dominique Berger "Le Mur
de Taniperla", avait été détruite. Nous apprenons que les zapatistes ont
quitté Taniperla pour aller vivre dans une autre communauté et que le camp
de l'armée, lui, est toujours là. Nous apprenons aussi que, si les
zapatistes n'ont pas lutté avec l'armée pour rester à Taniperla, ils l'ont
fait à San Juan de la Libertad. Depuis 1998, nous dira l'"ancien" de la
junta, la région est plutôt paisible et l'atmosphère chaleureuse qui règne
ici semble en témoigner. Mais, quelques jours plus tard, un courrier de la
junta de La Garrucha relaie la dénonciation du propriétaire d'une partie
des terres du site maya de Toniná, en conflit avec l'INAH. Ils ne nous en
ont pas parlé, pourtant la dénonciation date du 20 mai. Par contre,
répondant à une de nos questions, ils nous assurent que ces dénonciations
donnent des résultats. Sans cela, j'imagine que leur stratégie serait
différente et je trouve que c'est encourageant.

Nous parlons aussi de l'état de la route qui, en fait, les protège
relativement des manœuvres militaires et surtout de la vitesse que
prennent les véhicules sur les routes asphaltées. Ils nous expliquent que,
pour participer à la marche du 7 mai, ils ont utilisé des bétaillères et
ont voyagé de nuit, à l'aller comme au retour, debout pendant huit heures…
Nous constatons de notre côté que, sur ces chemins, nous saluons les
conducteurs et les habitants et que, au lieu de les traverser, nous nous
enfonçons dans les terres qui nous éloignent de l'anonyme vie urbaine…

La junta "Camino del futuro" nous reçoit après une heure de cette
conversation. Elle est toute nouvelle : nous arrivons le jour de la
relève. Ses cinq membres forment une des trois équipes qui se relaieront
toutes les semaines pendant trois ans. Ils ont de treize à vingt-huit ans
et sont accompagnés par un homme plus âgé, qui ne nous est pas présenté,
et par un "ancien" qui a vingt-huit ans et les initie à leur fonction. Ce
jeune zapatiste, le regard vif et calme, patient et détendu, nous présente
chacun de ses compas et répond sans hésitation ni méfiance à toutes les
questions, surtout les nôtres. Il traduit notre espagnol en tzeltal pour
ses compas ; ils parlent le tzeltal et le "castilla" leur reste étranger.
Une conversation s'engage et confirme nos premières impressions : ici, la
bienvenue et la confiance règnent. Nous nous sentons à l'aise avec eux. La
plus jeune a treize ans ! Elle ne parle pas, du moins en notre présence,
sa langue est le tzeltal, et ne sait pas écrire, elle signe de son pouce.
Étonnés par la présence d'une seule femme, nous apprenons qu'ici les
femmes sont bien sûr les bienvenues, qu'on accorde une importance
particulière à leurs exigences mais que la tradition garde le dessus sur
la révolution…

Nous leur remettons deux enveloppes, de Marseille et de Liège, à gérer par
la nouvelle équipe qui s'engage à bien le faire et la compte. Ils nous
rédigent un reçu sur une simple feuille et lui appliquent le seau de la
junta. De mon côté, je leur dis que nous voyons que l'offensive
gouvernementale actuelle est économique, que nous apprécions le fait
qu'ils refusent ses aides et que l'apport solidaire est important mais que
nous restons critiques quant aux rapports avec l'argent. La discussion
s'engage sur les besoins sans cesse grandissants qu'il crée et les risques
de la corruption. Je leur explique que le groupe de Liège s'est créé en
réponse à la Sixième Déclaration et qu'il destine les bénéfices de la
vente du café des coopératives zapatistes à des projets collectifs et
autonomes chez nous. Nous leur disons que leur lutte est une source
d'inspiration importante pour nous, qu'elle nous donne de la force et les
en remercions. Nous nous quittons sur des échanges de poignées de main
chaleureux.

Nous prenons encore le temps de visiter le lieu : les bâtiments de la
commune autonome Francisco Gómez se situent face à ceux de la junta, plus
bas se trouve l'hôpital financé en grande partie par des Basques ; plus en
hauteur, une bibliothèque où je cherche en vain une copie du film de
Dominique (il faudra leur en faire parvenir une) est accessible et au
centre s'érige un auditorium flanqué d'une petite boutique communautaire.
Les chants et les rires qui nous parviennent de là nous attirent. Nous n'y
trouvons pas d'artisanat ni de produits locaux mais des aliments en boîte,
des sandales en plastique, des bottes et des sodas. Une joyeuse équipe
entoure un guitariste et entame le rituel "Las Mañanitas" en l'honneur de
notre ami Victor qui fête aujourd'hui son anniversaire. Ils se passent une
grande bouteille de coca, probablement mélangé de quelque alcool ! C'est
l'occasion de nous bercer d'un petit couplet anti-malbouffe. Notre arrivée
ne tarde pas à les éparpiller hors de la boutique…

5. En chemin, vers La Réalité

Nous repartons de La Garrucha, prêts à nous lancer sur la route de terre
pour quatre à cinq heures encore avant le coucher du soleil. Nous espérons
arriver au moins dans un village où nous comptons passer la nuit chez une
famille dont on nous a donné le contact. La plupart de ceux par lesquels
nous passons n'apparaissent pas sur la carte, sauf Patihuitz et La Sultana
où sombrent en apparence dans la léthargie les casernes de l'armée
fédérale, tels des crocodiles prêts à sauter sur leur proie. Nous ne
sommes soumis à aucun contrôle et ne croisons aucun de leurs véhicules sur
notre chemin, seuls, quelques bétaillères et un gros camion surtout qui
nous oblige à quelques manœuvres vu l'étroitesse du chemin. Nous longeons
la Sierra Livingstone puis le río Jataté. Parfois, nous croyons entrer
dans la Selva tant la végétation se densifie mais un peu plus loin, à
nouveau, le paysage s'éclaircit et les flancs des montagnes escarpées se
découvrent de leur végétation brûlée au profit de milpas à peine
accessibles. Villages, milpas, terres de pâturage pour bœufs aux cornes
énormes et forêts se succèdent.

Puis le jour baisse et nous arrivons finalement à notre but dans
l'obscurité de la nuit tombée. Nous repérons facilement la maison où nous
sommes accueillis, toute ouverte sur la route qui traverse le village et
brillant de quelques lumières électriques faisant écho au ciel rempli
d'étoiles. Nous y sommes reçus par le neveu puis par la fille d'une
famille réunie autour de l'abuelo. Malgré la chaleur qui règne et qui,
moi, me rend malade, les femmes cuisinent sur le feu ! Nous faisons
connaissance, parlons de la santé, de la chaleur, de la vie ici, à
plusieurs heures d'Ocosingo, la ville la plus proche. Une chambre moite,
une table, des hamacs sous les arcades, du café et des haricots, la douche
et la toilette nous sont généreusement offerts. Petit à petit le calme de
la nuit s'installe mais le sommeil viendra difficilement : il règne ici
une chaleur d'enfer et des bruits de voix rompront le silence nocturne.
Dès 6 heures, certains sont déjà debout et nous repartirons vers 8 heures
après le petit déjeuner.

Une demi-heure plus tard, nous sommes à San Quintín où l'armée fédérale a
installé une de ses plus grandes casernes, en pleines terres chaudes, mais
nous ne la voyons pas : elle doit se trouver en retrait de la route
principale et nous nous gardons bien de la chercher. Les militaires
doivent bien souffrir ici ! San Quintín se trouve au bord de la forêt
Lacandone, pas loin de la Laguna Miramar. Ici, la route tourne, traverse
le fleuve, passe par Nueva Providencia et prend la direction de La
Realidad, Guadalupe Tepeyac, Margaritas et Comitán. Et nous mettons une
heure et demie pour faire une trentaine de kilomètres ! Impossible de
dépasser les 20 km/h sur ce chemin de terre et de pierre dont nous doutons
qu'il s'agisse de la bonne route.

6. Mère des escargots de la mer de nos rêves, La Realidad

À La Realidad, nous nous présentons à l'entrée du Caracol "Madre de los
Caracoles del mar de nuestros sueños" et précisons le but de notre visite.
Nous entrons dans la petite cabane qui sert de poste de garde pour nous
protéger des rayons du soleil et rencontrons un jeune garçon de dix-huit
ans. Il a les yeux noirs et le regard vif et porte un tee-shirt arborant
le profil du Sub. Il nous dit s'appeler Elder. Victor entame une
discussion avec lui à propos de son nom pour lui apprendre qu'il vient de
l'anglais et signifie "le plus âgé, le sage". Les parents d'Elder se sont
apparemment souciés de son éducation. Il s'est formé dans une école
autonome jusqu'à onze ans, avant de se consacrer à la milpa pour aider sa
famille. Elder a créé avec d'autres jeunes un groupe où garçons et filles
se retrouvaient pour des activités communes, mais, certains s'étant mariés
selon la tradition qui veut qu'on se marie très jeune ici, le groupe n'a
pas tenu. Elder, lui, ne veut pas se marier jeune. Il nous dit qu'il n'a
jamais été tenté par l'alcool mais reconnaît en riant qu'il aime le
Coca-Cola ! Je lui parle de ma fille qui a le même âge que lui et qui est
à Playa del Carmen… J'aurais bien aimé qu'elle soit avec nous en ce moment
pour rencontrer ces jeunes comme elle qui se questionnent sur le monde qui
les entoure, se rassemblent et cherchent à s'y retrouver entre tradition
et modernité, entre besoin de changement et de stabilité.

Nous parlons aussi avec un jeune père de vingt-cinq ans qui nous dit faire
onze heures de route à pied pour venir jusqu'à La Realidad. Sa communauté
se trouve en pleine forêt. Cela n'empêche pas certains fonctionnaires du
gouvernement d'y faire des incursions pour s'enquérir de la situation. Il
peut se passer de dormir et de manger pendant quatre jours si nécessaire
sans se plaindre… alors que moi, si j'ai faim, chaud ou sommeil, je ne
peux m'empêcher de le dire et de le répéter ! D'ici aussi, ils ont fait un
voyage de dix heures debout dans des bétaillères pour participer à la
marche du 7 mai à San Cristóbal. Leur réalité est bien différente de la
nôtre…

Nous apprenons qu'ici aussi le café est cultivé mais que les paysans ne
sont pas organisés en coopératives, que la production n'est peut-être pas
assez importante et qu'elle est achetée par les coyotes.

Vers 13 heures, après trois heures d'attente et quelques pas à l'ombre de
l'immense ceiba et le long de la rivière rafraîchissante, nous commençons
à désespérer, d'autant que nous devons rendre la voiture prêtée à Victor
le lendemain à la première heure, que nous ne voulons pas voyager de nuit
et qu'il nous reste au moins sept heures de route. Nous finissons par
décider de repartir sans avoir pu rencontrer la junta.

La réalité du temps s'oppose au Temps de La Réalité. De quel temps
disposons-nous et quel Temps nous donnons-nous ? Pourquoi ne pas rester
encore après avoir attendu si longtemps pour être là ? Pourquoi le temps
des autres et le nôtre ne coïncident-ils pas ? Qui sont les autres et qui
sommes-nous ? Combien de temps ont-ils attendu et donné eux ? À quelle
réalité nous référons-nous ? Quelle est la grandeur de leur patience et de
la nôtre ? À quelle épreuve nous refusons-nous ? Le Temps que nous pouvons
donner n'importe-t-il pas plus que l'argent ?

Nous récupérons nos passeports et ils refusent que France leur laisse
l'enveloppe sans nous avoir rencontrés, et nous apprécions leur décision.
Nous retrouvons l'asphalte à Guadalupe Tepeyac, à hauteur de l'hôpital
éléphantesque, où quinze ans plus tôt le chemin de terre se poursuivait
encore pendant deux ou trois heures. Nous y déposons quelques passagers
avec qui nous n'avons guère eu envie de parler et profitons d'une halte
pour manger un bout… Entre Comitán et San Cristóbal, nous avons affaire à
trois contrôles militaires, qui utilisent le prétexte du narcotrafic mais
qui doivent, à notre avis, plutôt contrôler les mouvements des migrants,
voire simplement imposer la présence armée du pouvoir usurpé. Pas de
doute, la terreur se trouve de ce côté-là.

7. Résistance et rébellion pour l'humanité, Oventic

Deux jours plus tard, nous avons pris rendez-vous avec un taxi qui vient
nous chercher à 7 h 30 pour nous emmener à Oventic, à travers les terres
hautes et les communautés chamulas. La route est bordée de vendeuses de
sodas bon marché (Coca-Cola principalement), de petites chapelles et
d'autels faits de grandes croix fleuries de bois peintes en bleu. Terres
cent pour cent catholiques, cent pour cent priistes, dominées par le posh
(boisson alcoolisée associée aux fêtes religieuses de Chamula…) et le
caciquisme (le cacique étant celui qui impose son pouvoir sur les
communautés) auquel ceux qui se sont opposés ont trouvé refuge dans
l'église évangéliste. Évangélistes expulsés, caciquisme aux pratiques
mafieuses dont témoignent l'une ou l'autre baraque démesurée de style
hollywoodien, trafiquants de migrants… Quelques-uns aussi ont trouvé un
autre refuge et le moyen de lutter dans le zapatisme.

Nous passons par San Andrés Larrainzar, lieu des dialogues entre le
gouvernement fédéral et les zapatistes en 1996, qui a donné son nom aux
accords signés mais non respectés par le gouvernement. Ces accords sont
devenus la référence suprême des communautés indigènes qui résistent
aujourd'hui dans tout le Mexique aux mégaprojets gouvernementaux voire
multinationaux (mines, barrages, autoroutes) au nom de la défense de la
terre et du territoire. Puis apparaissent les premières pancartes
zapatistes : "Ici, on interdit le trafic des drogues, de l'alcool et des
migrants. Ici le peuple commande et le gouvernement obéit."

Le taxi nous dépose devant la barrière du Caracol "Resistencia y Rebeldía
por la humanidad" auquel sont associés sept communes autonomes, et va se
garer à l'ombre pour nous attendre. Nous remettons nos passeports à deux
jeunes garçons qui portent le passe-montagne et nous demandent d'attendre.
Ils reviennent à plusieurs reprises nous poser quelques questions. Nous
leur précisons que nous comptons rester peu de temps, juste celui
nécessaire pour rencontrer les membres de la junta et leur remettre une
enveloppe avec les bénéfices de la vente du café. En dehors du Caracol, de
l'autre côté de la route, se trouvent un magasin et une école autonome,
couverts de fresques. Il règne une grande animation ici mais pas
d'agitation. Une guérite est gardée par une jeune fille sérieuse portant
le paliacate. Des jeunes et des familles pénètrent par un chemin latéral
dans le Caracol pour se rendre à l'hôpital ou à l'école secondaire
autonome.

Après une heure d'attente à peine, nous finissons par obtenir
l'autorisation d'entrer. Nous empruntons le petit chemin et sommes amenés
devant la maison de planches où siège la junta "Corazón céntrico de los
zapatistas delante del mundo". Nos hôtes portent le passe-montagne et
l'accueil, d'abord formel, se détend assez vite. Un grand bureau les
sépare de nous ; derrière nous, il y a une photocopieuse et les murs sont
recouverts de messages de solidarité. Deux d'entre eux sont des femmes,
elles sont assises sur le côté sur un banc et n'interviendront pas,
probablement encore à cause de la barrière de la langue. Ici, on parle le
tzotzil.

Nous présentons nos collectifs et nos modes de fonctionnement. France leur
remet l'enveloppe de son collectif et ils recomptent plusieurs fois la
somme avec humour, car les additions se révèlent bien difficiles ! Nous
leur parlons des associations, des GAC et des AMAP avec lesquels nous
travaillons, de notre résistance au pur commerce et à l'agriculture
industrielle, de nos visites aux autres caracoles, de la marche du 7 mai
et de notre rencontre avec les membres de la coopérative Yachil qu'ils
connaissent bien. La conversation est détendue et complice mais le sérieux
domine. Nous les remercions de leur accueil mais surtout de leur lutte
dont nous savons qu'elle est difficile mais nécessaire et nous leur
répétons qu'ils nous inspirent. Ils demandent à une des jeunes filles de
nous faire visiter le site, ce qu'elle accepte mais avec peu
d'enthousiasme !

Nous repartons assez contentes de cette entrevue et de cette visite,
d'autant que les échos de l'accueil à Oventic sont en général assez
négatifs. En fait, ce Caracol est proche de San Cristóbal et facilement
accessible, au point qu'à un moment donné, des agences de San Cristóbal y
organisaient des visites touristiques. Les zapatistes ont dû y mettre le
holà. Cela n'empêche pas de nombreux curieux de continuer à venir ici sans
autre but que de "voir", ce qui ne facilite pas le travail sérieux et
profond entrepris. Quant à ceux qui cherchent à établir le contact avec
eux et à mieux les connaître, ils restent souvent sur leur faim.
S'organiser, résister, prendre des risques, grandir dans un monde hostile
coûte de grands efforts. La confiance, dans ces circonstances, n'est pas
donnée. Nous avons eu la chance cette fois d'arriver en début de journée,
d'apporter un soutien financier et de ne pas vouloir rester longtemps, ce
qui correspondait à leur attente.

Et si la pression militaire ou paramilitaire continue à les menacer, si
l'offensive religieuse des évangélistes brise les liens communautaires, la
puissance économique et médiatique des gouvernements officiels exerce à
présent tout son poids sur la résistance à travers différents programmes
comme Oportunidades. Nombreux sont les jeunes ou les hommes qui vont
chercher à Cancun ou aux États-Unis un travail rétribué introuvable dans
les campagnes. Et, dans ce contexte, la solidarité financière est
appréciable. La question est alors de pouvoir l'accepter sans devoir se
soumettre à des exigences étrangères et aliénantes mais aussi de rester
vigilent par rapport aux inégalités et aux besoins créés par l'argent.
C'est l'autonomie qu'ils construisent.

Nous jetons encore notre regard sur les fresques dont une, célèbre,
représente un Caracol (escargot/spirale) cagoulé surmonté d'une bulle :
"Lento, pero avanzo" ("Lentement, mais j'avance").

Plata

lundi 25 avril 2011

Nucléaire et Ogm

De la part de l'association Sortir du Nucléaire Loire et Vilaine :



TCHERNOBYL FUKUSHIMA plus jamais ça !



RENDEZ-VOUS à Nantes, place du commerce, le mardi 26 avril 2011 à partir de 18 H

à l'occasion du 25ème triste anniversaire de Tchernobyl.

Soyos très nombreux à ce rassemblement pour :
- rendre hommage aux liquidateurs de Tchernobyl et à ceux de Fukushima ;
- contrer la désinformation massive du lobby nucléaire ;
- sensibiliser les citoyens à l'idée qu'une catastrophe nucléaire est possible partout, même en France, malgré ce que l'on tente de nous faire croire ;
- rappeler qu'une sortie du nucléaire est possible, parce qu'il ne représente que 2,4% de l'NRJ mondiale et seulement 17% de l'NRJ française ;
- dire STOP aux sacrifices humains et environnementaux sur l'autel du nucléaire ;
-etc.
Merci de diffuser largement dans vos réseaux le flyer joint.



présence de pesticides associés aux aliments génétiquement modifiés dans le sang de femmes enceintes, de fœtus et de femmes non enceintes




Article en ligne sur le site de l'association Inf’OGM : http://www.infogm.org/spip.php?article4784, le 18 avril 2011

Des chercheurs de l’Université de Sherbrook au Québec, Canada, ont montré la présence de pesticides (herbicides à base de glyphosate ou de glufosinate et de protéines insecticides Cry1Ab) et de leurs résidus dans le sang de femmes, dont certaines enceintes. Selon un article de la revue Reproductive Toxicology [1], sous presse, « c’est la première étude à mettre en évidence la présence de pesticides associés aux aliments génétiquement modifiés dans le sang de femmes enceintes, de fœtus et de femmes non enceintes ».

Pour cette étude, les scientifiques ont effectué des prélèvements sanguins chez des femmes habitant la ville de Sherbrook. Ces femmes, ainsi que leur mari, n’ont jamais travaillé au contact de pesticides et leur régime alimentaire est annoncé comme typique d’une zone industrialisée du Canada. La présence de pesticides dans leur sang serait donc principalement issue de leur alimentation. D’ailleurs, les scientifiques précisent que si aucune analyse du panier alimentaire n’a été faite pour établir la quantité de résidus de pesticides présents dans les aliments, ils considèrent « concevable que la majorité de la population y est exposée via leur alimentation quotidienne », du fait de la forte présence d’aliments GM (soja, maïs, pommes de terre…). Dans le détail, les résultats d’analyse montrent que les chercheurs ont trouvé dans le sang de trente femmes enceintes : des résidus de glufosinate (chez 100% des femmes prélevées) et des protéines Cry1Ab (93% des femmes prélevées) ; dans le cordon ombilical : des résidus de glufosinate (100%) et des protéines Cry1Ab (80%) ; et dans le sang de 39 femmes non enceintes : du glyphosate (5%), du glufosinate (18%), des résidus de glufosinate (67%) et des protéines Cry1Ab (69%). Pour expliquer l’absence de glyphosate, de résidus de glyphosate ou de glufosinate dans certains cas (ou dans tous pour les résidus de glyphosate), trois hypothèses sont avancées : l’absence d’exposition à ces molécules des femmes prélevées, leur élimination efficace par l’organisme ou une limite de la méthode de détection utilisée. Les travaux pour répondre à ces questions restent donc à faire tout comme l’analyse des possibles conséquences de la présence de ces molécules.

L’objectif des chercheurs était double : établir si l’alimentation quotidienne est vectrice de ces molécules chimiques et fournir des données nécessaires à de plus amples analyses d’impacts, notamment dans le domaine de la procréation chez la femme. Selon l’article, le glyphosate avait été l’objet d’une étude similaire dans des échantillons d’urine de femmes du monde agricole comparés à ceux de femmes extérieures à ce milieu [2]. Les auteurs appellent à des recherches plus poussées dans le domaine de « la nutrition, la toxicologie et la reproduction chez les femmes », soulignant que « les désordres gynécologiques et obstétriques associés aux molécules chimiques présentes dans l’environnement ne sont pas connus ».

La question de l’évaluation des risques liés aux herbicides, résidus d’herbicides ou insecticides est au centre de controverses depuis plusieurs années. Les travaux du Pr. Gilles-Eric Séralini dans le domaine des herbicides à base de glyphosate ont par exemple souvent été l’objet de vives discussions entre scientifiques. L’article sous presse des chercheurs canadiens devrait donc encourager l’expertise scientifique puisque, selon eux, c’est la première fois qu’une analyse des concentrations de telles molécules est effectuée ! Rappelons qu’après environ quinze années de commercialisation en Amérique du nord, près de 100% des plantes génétiquement modifiées commercialisées sont modifiées pour tolérer un herbicide, produire une protéine insecticide ou disposer des deux caractères.

Notes :
[1] « Maternal and fetal exposure to pesticides associated to genetically modified foods in Eastern Townships of Quebec, Canada », Aris A et al., Reprod Toxicol (2011), doi:10.1016/j.reprotox.2011.02.004
[2] « Urinary pesticide concentrations among children, mothers and fathers living in farm and non-farm households in Iowa » Curwin BD Et al., Ann Occup Hyg., 2007, 51, pp53-65

Contact :
Inf'OGM - Veille citoyenne d'information
2 B, rue Jules Ferry - 93100 Montreuil
01 48 51 65 40 - www.infogm.org

mardi 29 mars 2011

ogm, non merci

La clause de sauvegarde sur le maïs OGM invoquée par la France comme pour six autres pays de l''Union Européenne (France, Allemagne, Hongrie, Luxembourg, Grèce, Autriche et Bulgarie), vient d'être jugée illégale par l'avocat général de la Cour de Justice de l'Union européenne.



L'Union Européenne vient ainsi de décider à travers sa COUR DE JUSTICE, de rendre légal la culture des OGM sur le territoire français et européen.



Nous nous insurgeons évidemment contre cette décision lourde de conséquences . Les "pro OGM" utilisent maintenant le terrain judiciaire ,pour arriver à leurs fins et venir nous empoisonner jusque dans notre assiette.



Nous avions déjà dénoncer les importations d'OGM et la culture en organisant avec les faucheurs des actions d'envergure sur le port de Montoir Saint Nazaire. Ces actions nous avaient ouvert les portes du ministère de l'écologie . Les prises de positions du gouvernement et l'interdiction du Maîs MON 810 nous avaient un tant soit peu rassuré sur leurs intentions. Nous avons décidé de reprendre le combat pour dénoncer ce danger pour l'environnement, pour la santé et qui menace les équilibres économiques et sociaux.

reprenons le combat !!!

réunion : le jeudi 31 mars 18 h agora, maison des associations à saint nazaire,

mercredi 23 mars 2011

La Coalition des clowns psychopathes

Alors que la Coalition des Clowns Psychopathes lance une nouvelle guerre humanitaire “pétrole contre dommages collatéraux civils” (et quelle coïncidence: le jour anniversaire du lancement de la seconde guerre d’Irak par le Président George Bush, le 20 mars 2003!) et que les médias à la solde de la mafia globaliste ont sifflé la fin de l’alerte nucléaire, peut-on encore dénoncer décemment, une fois de plus, les méfaits du Nécro-Codex Alimentarius?

Alors que les guerres à l’uranium sévissent depuis 66 ans, allons-nous fermer les yeux, une fois de plus, lorsque la Coalition des Clowns Psychopathes lancera des bombes libératrices à uranium appauvri sur la Libye comme ils l’ont fait pour le Kosovo, le Liban, l’Irak et l’Afghanistan?

Alors que la plume radioactive de Fukushima est en train de se répandre sur tout l’hémisphère nord, allons-nous laisser la mafia globaliste nucléariser la biosphère et la planète entière et la laisser contaminer l’atmosphère, les océans, les nappes phréatiques et les sols (donc les légumes, les fruits, les céréales, etc) et mutagéner à jamais l’espèce humaine?

Alors que les pesticides sont en train de détruire inexorablement la race humaine, allons nous laisser les multinationales et les Etats nous imposer leur Nécro-Codex Alimentarius?

Pour mémoire, c’est en novembre 1961 (et non pas en 1963) que le Codex Alimentarius fut confié à la FAO et à l’OMS, deux commissions de l’ONU strictement inféodées aux multinationales de l’agrochimie et de la pharmacie. Rappelons que 1961 fut non seulement l’année des premiers essais nucléaires Français mais aussi l’année de la création de l’UPOV, de la PAC, de l’OCDE, l’année de lancement des pseudos “révolutions vertes” et l’année du remaniement du GNIS. L’année 1961 fut véritablement un très bon crû pour les Autorités.

Grâce au Codex Alimentarius, les multinationales et leurs valets d’Etat ont pu imposer, aux peuples de toute la planète, les chimères génétiques, les fertilisants de synthèse et les pesticides (herbicides, fongicides, insecticides, nématocides...). Grâce au Codex Alimentarius, les multinationales et leurs valets d’Etat vont maintenant réguler les plantes médicinales et les compléments alimentaires au bénéfice de l’industrie, en général, et de l’industrie pharmaceutique, en particulier.

Quel est le dénominateur-détonateur commun entre le “nucléaire civil”, les bombes à uranium appauvri et le Codex Alimentarius: c'est une Humanité Cancérisée et Mutagénée.

Que faire? Devons-nous signer la pétition “Défense des médecines naturelles” mise en ligne par un groupe d’industriels courageux mais anonymes? L’ennui avec les pétitions virtuelles, c’est que les psychopathes ne peuvent pas s’en servir pour allumer leur barbecue.

Les lecteurs et lectrices intéressées par cette problématique de “défense des plantes médicinales et des compléments alimentaires” sont invitées à consulter les divers articles de Sylvie Simon, de Thierry Thévenin et de Michèle Rivasi sur le site de Liberterre, dans la rubrique Nécro-Codex.

L’un des premiers numéros de la “Gueule Ouverte” titrait en octobre 1973 “Quelle Terre laisserons-nous à nos Enfants?” On pourrait tout aussi bien titrer, aujourd’hui, “Quels Enfants laisserons-nous à notre Terre?”

Des enfants affamés, pesticidés, cancérisés, stérilisés, mutagénés, vaccinés, virtualisés… mais baignant dans la béatitude parce que libérés par la Coalition des Clowns Psychopathes.

N’est-il pas grand temps de déclarer ouverte la chasse aux prédateurs?



Allons-nous attendre que l'industrie alimentaire lance une nouvelle certification et de nouveaux cahiers de décharge pour nous proposer "notre poison quotidien" sur un mode "non-radioactif", ou sur un mode "légèrement radioactif au césium 137" ou bien sur un mode "pouvant contenir de légères traces de plutonium"?





Ou bien préférons-nous attendre que Monsanto, et autres multinationales de la Mort, nous proposent des semences génétiquement modifiées pour résister à la radioactivité des sols et des nappes phréatiques?





Association Kokopelli

Oasis. 131 impasse des Palmiers
30100 Alès - France
Tél : 04 66 30 64 91

lundi 21 mars 2011

ATTENTION !L'Union Européenne vous prépare un sale coup ! bientôt, vous ne pourrez plus prendre une tisane sans être hors-la-loi !!!

Le capitalisme veut tirer à lui tous les profits qui peut lui rapporter le maximum de bénéfice au détriment des populations. Après les attaques contre les semences de fermes et paysannes par l'agro-industrie-semencière, puis l'attaque contre les différents purins de plantes par l'agro-industie-chimique. Voici que maintenant les sbires du monde capitaliste à travers les mutinationales de la pétrochimiemédicamenteuse s'attaque aux plantes médicinales et à leurs usages aussi vieilles que les semences.

Par l'intermédiaire de la "Directive THMP" À PARTIR D'AVRIL 2011 - demain - L'EUROPE CONDAMNE L'USAGE DES PLANTES MÉDICINALES au profit des médicaments pétrochimiques

Regarde la vidéo, signe la pétition et fais passer !
http://www.defensemedecinenaturelle.eu/

lundi 7 mars 2011

Résistances!!

L’agriculture suisse renonce aux organismes génétiquement modifiés

Une décision argumentée par une analyse économique de la situation européenne.

Le secteur agricole et la filière alimentaire suisses veulent renoncer au génie génétique. C’est ce que stipule une charte sur la stratégie qualité finalisée en février. Par ailleurs, les produits suisses pourraient à l’avenir être exportés en affichant la marque de Suisse Tourisme, l’edelweiss.

La charte doit constituer la pierre angulaire de la stratégie qualité du secteur, a indiqué jeudi l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG), qui ne sait en revanche pas encore quand quand elle sera signée. Le document stipule que «l’agriculture renonce à l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés (OGM) afin de se conformer à la direction prise par le marché».

Cette formulation vise à montrer que l’abandon des OGM ne découle par d’une position dogmatique mais d’une analyse économique de la situation. "Il s’agit de suivre les consommateurs suisses dans leur rejet des OGM", a indiqué Patrick Aebi, directeur de la promotion de la qualité et des ventes à l’OFAG.

La stratégie qualité se veut une réponse à l’ouverture accrue des frontières. Dans cette optique, la marque Suisse Tourisme et son logo l’edelweiss pourraient être utilisés à l’avenir pour l’exportation de produits suisses. Des discussions sont en cours.

De son côté, la Société Suisse des industries chimiques (SSIC), la faîtière des secteurs chimique et pharmaceutique s’est dite inquiète jeudi de l’abandon des OGM. La SSIC y voit une «autolimitation» qui «n’est pas objectivement justifiée» et qui pourrait avoir des conséquences négatives pour la branche.

mardi 1 mars 2011

Manifestation contre les "OGM cachés" devant le salon de l'agriculture

http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/02/26/97002-20110226FILWWW00399-manifestations-contre-les-ogm-caches.php

PARIS - Une trentaine de "faucheurs volontaires" ont manifesté samedi devant le salon de l'agriculture à Paris pour dénoncer la commercialisation d'"OGM cachés".

Avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Halte aux OGM cachés", les manifestants entendaient mettre en garde contre l'existence de nouvelles variétés de tournesols et de colzas, désormais tolérantes à des herbicides après "mutagenèse" (action d'un produit chimique ou irradiation).

Pour les "faucheurs volontaires" cette technique aboutit au même résultat que celle de la "transgenèse" (apport de matériel génétique extérieur) dans la mise au point d'OGM (organisme génétiquement modifié). D'où le nom "OGM cachés".

Les manifestants réclament que ces nouvelles variétés, soient soumises à la même réglementation que les OGM transgéniques (études, autorisations,..).

"Les OGM cachés présentent les mêmes dangers que les plantes transgéniques: contamination des autres cultures, utilisation accrue d'herbicides, brevetage des semences...", expliquent les faucheurs dans un tract.

En juillet dernier, plusieurs dizaines de faucheurs volontaires avaient coupé des tournesols "mutés" résistants à des pesticides en Indre-et-Loire.

(©AFP / 26 février 2011 13h44)

dimanche 27 février 2011

[cspcl] Année du Mexique : pendant le show, la guerre continue‏

Jamais on avait autant parlé du Mexique...

Journalistes, spécialistes, ignorants, politiques, touristes, justiciers,anthropologues, organisateurs de manifestations culturelles, analystes,indignés, zopilotes de tous bords, se répandent, en vagues dégoulinantes,de blogs en manchettes, de buvettes en micros... Tous et toutes veulentsavoir, ou savent déjà. Mais bien peu d'entre eux s'intéressent à laguerre mexicaine. La guerre, quelle guerre ?

Début janvier, 60 tueurs masqués, lourdement armés, ont fait irruptiondans une petite communauté indigène tepehuana du Durango (la région natalede Pancho Villa), Tierras Coloradas [1]. Les habitants, avertis del'attaque, ont juste eu le temps de se réfugier dans la montagne, tandisque les membres du commando incendiaient une quarantaine de maisons,l'école et plus de vingt véhicules... Quelques jours auparavant, lesTepehuanos avaient mis en fuite plusieurs de ces tueurs, qui venaientd'assassiner deux habitants du village.

Selon le maire de la ville voisine d'El Mezquital, le mieux seraitmaintenant que les Tepehuanos émigrent vers l'État voisin du Nayarit..
.
De tels événements sont fréquents au Mexique. Après la destruction, àl'automne, du village triqui de San Juan Copala, et de multiples autresagressions, paramilitaires ou policières, contre des communautés del'Oaxaca, après les meurtres perpétrés à Santa María Ostula, Michoacan,contre les comuneros nahuas en lutte pour la récupération de leurs terres,les nombreux meurtres perpétrés dans le Guerrero, les Huastecas [2], lesmontagnes des Huicholes ou celles des Tarahumara, ces faits démontrentqu'avec les communautés mayas et zoques zapatistes du Chiapas, c'est touteune culture, un mode d'occupation des territoires qui sont l'enjeu de laguerre actuelle.

Lors de sa dernière réunion, à Mezcala [3], les 110 délégués représentant44 peuples, tribus et nations indigènes ont fait état de ces choses-là,avec des paroles qu'aucun « leader », aucun parti politique de nos pays nesont capables d'employer. Ou même de comprendre.

L'excellent texte d'Alessi Dell'Umbria [4] l'analyse en profondeur : lestueurs du narco, associés ou non aux « forces de l'ordre » militaires etpolicières, préparent le terrain pour une reconversion des campagnes. Unchamboulement général, qui intéresse au plus haut degré les entreprisesmultinationales, nord-américaines comme européennes. Car les ressourcesagricoles, biologiques, minérales et énergétiques du pays sont à prendre.Et les industries de l'armement, notamment françaises, sont sur les rangs,bien placées, pour vendre les moyens d'écraser l'opiniâtre résistance despopulations rurales et urbaines.

L'année du Mexique en France avait pour objectif de nous raconter que cepays est superbe, et regorge de richesses artistiques et archéologiquesfabuleuses - ce qui est vrai. Et que l'on peut y passer ses vacances - àcondition de ne pas trop regarder ce qui s'y passe.

Ces 350 manifestations, financées par les groupes Safran, Schneider etquelques banquiers (il faut bien utiliser une petite partie des énormesbénéfices de l'année boursière) avaient pour but principal de cacher lasale guerre. L'affaire Cassez semble avoir pris le relai de ladésinformation.

Mais ça et là, quelques groupes de Mexicains et de Français se prennent àrêver : et si nous organisions, sans l'argent des grands de ce monde,notre petite année du Mexique à nous ?

20 février 2011Jean-Pierre Petit-Gras.


[1]http://www.jornada.unam.mx/2011/01/13/index.php?section=politica&article=009n1pol [2] Région orientale du Mexique, siège d'une culture de plus de 4000 ans. [3]http://cocomagnanville.over-blog.com/article-pleniere-du-cni-region-centre-pacifique-67156629-comments.html [4] La paranoïa et la terreur comme paradigmes de gouvernement. Voir surle site du CSPCL (http://cspcl.ouvaton.org/article.php3?id_article=806)

17 Avril: Journée internationale des luttes paysannes


Enterrons le système alimentaire agro-industriel! L'agriculture paysanne peut nourrir le monde!


(Djakarta, le 22 février 2011) Le système alimentaire agro-industriel dominant a échoué. Les promesses du Sommet mondial de l'alimentation de 1996, reprises par l'objectif du Millénaire pour le développement visant à réduire la faim en 2015 ne seront pas tenues.

La faim et l'insécurité alimentaire augmentent. Environ un milliard de personnes souffrent actuellement de la faim, un autre milliard de malnutrition – avec un manque important de vitamines et de minéraux – alors qu’un milliard sont suralimentés. Un système alimentaire global = 3 milliards de victimes!

Les politiques alimentaires mises en place au cours des 20 dernières années ont été fortement défavorables envers l'agriculture paysanne, qui néanmoins continue de nourrir plus de 70% de la population mondiale.

La terre, les semences et l'eau ont été privatisées et cédées à l'agrobusiness, entraînant la migration des membres de communautés rurales vers les villes, en laissant derrière eux des terres fertiles pour que les entreprises multinationales produisent des agrocarburants, de la biomasse ou des aliments destinés à l’exportation pour les consommateurs des pays riches.

Les politiques néolibérales partent de l’hypothèse que la main invisible du marché partagera le gâteau d'une manière efficace et juste. A Davos cette année, les gouvernements du monde ont parlé de conclure le cycle de Doha des négociations de l’OMC en juillet 2011 pour, précisément, sauver le monde des crises alimentaires récurrentes. En réalité, la crise alimentaire endémique actuelle démontre que la libéralisation accrue des marchés agricoles n'aide pas à nourrir le monde, mais qu'au contraire elle accentue la faim et contraint les paysans et paysannes à quitter leurs terres. Les gouvernements ont donc tort.

En effet, les matières premières alimentaires sont entrées en masse sur les marchés spéculatifs, surtout depuis 2007. Pour ces marchés, les denrées alimentaires sont des produits de base dans lesquels les investisseurs peuvent soudainement investir des milliards, ou les retirer, gonflant ainsi des bulles qui éclatent par la suite en semant la misère partout. Les prix des aliments sont élevés, hors de la portée des consommateurs pauvres. Or, les prix payés aux paysans sont bas, ce qui les appauvrît d'avantage. Les gros négociants, les supermarchés et les spéculateurs continuent d'accroître leurs profits au détriment des peuples victimes de la faim.

Le temps est venu de changer radicalement le système alimentaire agro-industriel. La Via Campesina, mouvement représentant plus de 200 millions de paysans et paysannes à travers le monde, propose la souveraineté alimentaire comme moyen efficace et juste de produire et de distribuer de la nourriture dans toutes les communautés, toutes les provinces et tous les pays.

La mise en place de la souveraineté alimentaire signifie de défendre partout l'agriculture de petite échelle, l'agroécologie et la production locale, partout où cela est possible. Elle requière que les gouvernements soutiennent ce nouveau paradigme en donnant aux paysans et paysannes accès à la terre, à l'eau, aux semences, au crédit et à l'éducation, tout en les protégeant des importations bon marché par la mise en place de stocks publics ou appartenant aux paysans et la gestion de leur production.

La défense de la souveraineté alimentaire permetrait d’assurer des moyens d’existence pour des milliards de personnes et réduirait la pauvreté, qui est en grande partie un phénomène rural. Sur les 1,4 milliards de personnes qui souffrent aujourd'hui d’extrême pauvreté dans les pays en développement, 75% vivent et travaillent dans des zones rurales.

La production alimentaire locale et la vente directe du paysan au consommateur garantissent que la nourriture reste en dehors du jeu de Monopoly capitaliste. Cela la rend moins sujette à la spéculation. En outre, l'agriculture durable permet la régénération de l'environnement et des sols, protégeant ainsi la biodiversité et la santé des peuples. Elle est également plus résiliente au changement climatique et aide à arrêter le réchauffement climatique.


C'est cela que la Via Campesina défendra durant la réunion de la Banque Mondiale et du FMI en avril, du G20 sur l'Agriculture en juin, du Comité pour la Sécurité Alimentaire en octobre, et de l'OMC en décembre 2011.


Joignez-vous à notre journée mondiale d'actions!

Le 17 avril est une journée spéciale. A travers le monde, nombreux sont ceux et celles qui se mobilisent pour soutenir les paysans, les paysannes et les ruraux dans leur lutte pour survivre et continuer de nourrir le monde. Cette journée commémore la mort de 19 paysans du Brésil qui furent assassinés alors qu’ils luttaient pour leur terre et leur dignité.

Chaque année, plus d'une centaine d'actions et d’événements ont lieu à travers le monde pour défendre un nouveau système alimentaire fondé sur la souveraineté alimentaire, la justice et l'égalité.

Où que vous soyez, qui que vous soyez, vous êtes invité( e)s à vous joindre à la célébration: organisez une action, une mobilisation, un marché, une projection de film, une exposition de photos, un débat, une fête, un programme spécial de radio, de télé…



Rejoignez-nous


Faites-nous savoir ce que vous organisez à l'avance. Envoyez-nous des posters, des vidéos, des photos, des articles. Nous les publierons sur www.viacampesina.org

Inscrivez-vous à notre liste de diffusion spéciale en envoyant un message blanc à l'adresse suivante: via.17april-subscribe@viamcampesina.net

Lisez notre nouvelle publication: "L'agriculture familiale, paysanne et durable peut nourrir le monde"

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La Via Campesina
Via Campesina is an international movement of peasants, small- and medium-sized producers, landless, rural women, indigenous people, rural youth and agricultural workers. We are an autonomous, pluralist and multicultural movement, independent of any political, economic, or other type of affiliation. Born in 1993, La Via Campesina now gathers about 150 organisations in 70 countries in Asia, Africa, Europe, and the Americas.

International Operational Secretariat:
Jln. Mampang Prapatan XIV no 5 Jakarta Selatan, Jakarta 12790 Indonesia
Tel/fax: +62-21-7991890/+62-21-7993426
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lundi 7 février 2011

Un réseau original : « Liens de jardins 44 » est né à La Chapelle-sur-Erdre

Ouest-France / Pays de la Loire / Nantes / La Chapelle-sur-Erdre / Archives du samedi 04-12-2010


Trois questions à...

Alain Toublan, président de l'association chapelaine Du jardin au paysage, initiateur du réseau « Liens de jardins 44 », regroupant les animateurs d'une vingtaine d'associations de jardiniers amateurs de Loire-Atlantique et né à La Chapelle.

Comment a germé cette idée dans votre esprit ?

Aujourd'hui, en Loire-Atlantique, une centaine d'associations cultivent le thème du jardinage. Diverses par leur nature et leurs activités : jardins partagés, jardins d'insertion sociale, jardins intergénérationnels, jardins de particuliers, collectionneurs de plantes... J'ai constaté que ces passionnés se connaissaient mal, voire pas du tout. Le terreau était donc propice à la création d'un réseau des associations de jardiniers amateurs. Ce n'est pas une association de plus, mais un groupement convivial construit sur une affinité : l'amour des jardins. Nous souhaitons y cultiver le lien social et contribuer « au mieux vivre ensemble » grâce aux échanges de toute nature, de la graine au savoir faire. D'où le nom : Liens de jardins 44.

Qu'avez-vous découvert à l'occasion de votre première rencontre ?

Notre objectif était de mieux nous connaître, tout en réfléchissant à l'ensemble des questions de fond. Nous avons ainsi découvert « Les jardiniers butineurs », jeune association basée dans le nord du département, ainsi que le jardin partagé de l'association Iaca à Plessé qui met en valeur la production de légumes. À Saint-Nazaire, « Le Lien élemen Terre » met en relation des personnes disposant d'un jardin qu'elles ne cultivent pas avec d'autres personnes qui souhaitent jardiner pour leur plaisir. Entraide, transmission de savoir faire... Rémy Orhon, ancien responsable des espaces verts de notre commune, a mis l'accent sur le passage d'une gestion écologique des espaces verts à une gestion écologique des territoires communaux en incluant les jardins privés.

Quelle suite prévoyez-vous pour enraciner Liens de jardins ?

Conférences animées par des experts du monde végétal, organisation d'événements par plusieurs associations, visites de jardins sont en projet pour les prochains mois. Et puis, comme le dit le célèbre jardinier paysagiste Gilles Clément : « pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l'éternité. » Cela s'applique aussi au réseau des associations de jardiniers amateurs de Loire-Atlantique !

Jardins partagés : lien ÉlémenTerre

L'association Lien ÉlémenTerre de Saint-Nazaire se propose de mettre en relation des personnes disposant d'un jardin en ville, dont elles ne s'occupent pas, avec d'autres citoyen-nes souhaitant pratiquer le jardinage pour leur simple plaisir, ou afin de subvenir partiellement à leurs besoins alimentaires.

Ce faisant, l'association crée du lien social, encourage la transmission de savoir-faire (potager, semences…) et l'entre-aide, redonne le goût du jardinage, participe à une alimentation saine…

A lire sur Spirale : http://www.spirale.attac.org/node/448

Site internet de l'association ElémenTerre :

http://lienelementerre.perso.sfr.fr/#mozTocId871621

publié le 23 sept. 2010 13:00

dimanche 30 janvier 2011

la Via Campesina au forum social mondial de Dakar

Communiqué de presse

La Via Campesina au Forum Social Mondial de Dakar:

Stop à l’accaparement des terres, pour la souveraineté alimentaire, et non à la violence faite aux femmes paysannes!

(Jakarta, le 28 Janvier 2011) Le mouvement paysan international La Via Campesina sera présente au Forum Social Mondial à Dakar, Sénégal, du 6 au 11 Février avec une délégation de plus de 70 représentants et représentantes d’organisations paysannes d’Afrique, d’Asie, d’Europe et des Amériques. Ils participeront avec de nombreuses organisations de la société civile aux débats sur les alternatives pour un monde meilleur.

Au moment où les prix des denrées alimentaires augmentent et où une nouvelle crise alimentaire est imminente, La Via Campesina défendra la Souveraineté Alimentaire comme étant la solution aux crises alimentaire et climatique.

La Via Campesina se joindra à la caravane organisée par les mouvements sociaux de Lomé (Togo) à Dakar (Sénégal). La Caravane partira le 23 Janvier et est attendue à Dakar le 5 Février, pour participer à la cérémonie d’ouverture du Forum Social Mondial, le 6 février.

Pendant le Forum Social Mondial, mouvement paysan lancera sa campagne en Afrique contre la violence faite aux femmes.

Dans le contexte du FSM, La Via Campesina exposera aussi des produits alimentaires et des semences de paysans africains sur la FIARA, un espace dynamique pour l’intégration des peuples africains par des activités commerciales et d’échange. S'y tiendront aussi des débats sur des sujets importants pour les paysans africains. Avec ses alliés, la Via Campesina organisera un débat à la FIARA sur «l’accaparement des terres dans le contexte des crises alimentaire et climatiques – le besoin de politiques foncières qui protègent la production paysanne pour les marchés locaux». L’accaparement de terres, comme partie intégrante du modèle agricole dominant basé sur les multinationales de l’agrobusiness et la monoculture industrielle à grande échelle affectent les paysans d’Afrique, d’Asie et des Amériques.

Pour la première fois, la FIARA proposera des espaces pour des conférences et des débats autour de la Souveraineté alimentaire.

Le mouvement paysan, avec ses alliés, organisera plusieurs débats, tels que «la défense des semences paysannes contre les OGM, contre les multinationales telles que Monsanto et contre les initiatives telles que l’AGRA» et aussi sur la Souveraineté alimentaire, la violence faite aux femmes et le changement climatique. La Via Campesina sera aussi activement impliquée dans le débat sur la préparation de la mobilisation des mouvements sociaux pour la prochaine Conférence des Nations Unies sur le climat, qui se tiendra à Durban, en Afrique du Sud, en Décembre 2011.

Le mouvement paysan aura aussi un stand au FSM, où seront disponibles des publications internationales et qui servira de point de rencontre pour les membres de La Via Campesina.

Rendez-vous avec les médias:

Le 9 février (de 10h00 à 11h00) – conférence de Presse au stand de LVC «Ce que les paysans attendent du Forum Social Mondial» (lieu à confirmer)

Les autres activités de la La Via Campesina

5 Février – Participation à la Journée spéciale sur les migrations, sur l’Ile de Gorée.

7 Février (9h00-12h00) – Débat: «l’accaparement des terres dans le contexte des crises alimentaire et climatiques – le besoin de politiques foncières qui protègent la production paysanne pour les marchés locaux», à la FIARA

8 Février (12h30-15h30) - Débat: «la défense des semences paysannes contre les OGM, contre les compagnies transnationales telles que Monsanto et contre les initiatives telles que l’AGRA», au FSM.

9 Février (12h30-15h30) – Débat sur Souveraineté alimentaire, violence faite aux femmes et changements climatiques, au FSM

9 Février (16h00-19h00) – Lancement au Sénégal et en Afrique de la Campagne de la Via Campesina, contre la violence faite aux femmes paysannes, au FSM.


Contacts pour la presse (pour des interviews avec des représentants d’organisations paysannes)

Mamadou Ba - téléphone: +221707052485

Boaventura Monjane – +221773942234 (à partir du 3 février)
E-mail:



Pour plus d’informations: www.viacampesina.org


La Via Campesina

La Via Campesina est le mouvement international de paysans et paysannes, petits et moyens producteurs, sans terre, femmes et de jeunes du milieu rural, peuples indigènes et travailleurs agricoles. Née en 1993, la Via Campesina rassemble actuellement quelque 150 organisations dans 70 pays du monde en Asie, Afrique, Europe et aux Amériques. Il compte quelque 200 millions de paysans et paysannes.



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En mémoire à André Aubry ( 1927-2007)

Un Guerrier de la mémoire

André Aubry (Andrés, pour ses amis mexicains) est mort sur la route qui monte de Tuxtla à San Cristóbal, au Chiapas. Sa voiture s’est écrasée contre un camion. À quatre-vingts ans - dont la moitié vécue au Mexique -, cet ancien prêtre formé à l’ethnosociologie à Beyrouth et à la Sorbonne s’était fait compagnon de route des communautés mayas en résistance. Ce 20 septembre, il s’apprêtait à rejoindre une rencontre continentale des peuples indigènes, chez les Yaquis de l’État du Sonora, au nord du pays.

À la tête des archives diocésaines avec sa compagne Angélica Inda, Andrés était aussi le cofondateur (avec l’historien belge Jan de Vos) d’un centre d’études dédié au sauvetage d’une mémoire méprisée : celle des vaincus d’une sempiternelle Conquête, les Mayas. Avec une équipe de jeunes Indiens bilingues, il avait glané une collection impressionnante de récits sur les insurrections qui ont rythmé l’histoire locale [1]. Critique du savoir sous sa forme académique, il voulait mettre celui-ci tête-bêche : au service de ses "sujets" d’étude. Il se disait élève des Indiens. Proche collaborateur de l’évêque Samuel Ruiz (comme lui, il subissait régulièrement menaces de mort et tentatives d’intimidation) et sympathisant des zapatistes, il n’en était pas moins un commentateur lucide, acerbe autant qu’érudit.

Dans son dernier texte publié par "La Jornada" [2] , il mettait en évidence la dernière embuscade mortelle tendue aux communautés de la forêt Lacandone : l’écologie d’État et le tourisme vert. Après leur avoir fait subir le harcèlement des paramilitaires, et sous prétexte de préserver l’écosystème, on expulse manu militari des villages entiers en présentant ces paysans mayas comme des prédateurs environnementaux. L’objectif est de parcelliser ensuite le territoire ainsi conquis : d’un côté une réserve naturelle, gérée par des "conservateurs" et vouée à l’écotourisme ; et de l’autre les terres industriellement exploitables (bois précieux, pétrole, force hydroélectrique...) livrées aux multinationales. Quant aux Indiens, qu’ils aillent se faire photographier ailleurs !

"Dans ce pays, il n’y a plus de ports de pêche, tous convertis en parkings pour des yachts qui ne servent qu’une ou deux semaines par an", écrivait Andrés. "Il n’y a plus de plages pour les pêcheurs, elles ont été phagocytées par les hôtels. Il n’y a plus ni forêts ni jungles, rien que des simulacres artificiels pollués par un élitiste tourisme d’aventure. Il n’y a plus de pâturages, mais des terrains de golf ; plus de rivières, mais des égouts à ciel ouvert ; plus de paysages champêtres, mais des parcs thématiques ; plus de ruelles dans des villes accueillantes, mais des Disneyland coloniaux. La Conquête néolibérale s’empare des terres comme il y a cinq cents ans et ravage terroirs et terres natales pour y bâtir des territoires donnés en fief à des collecteurs de devises."

La vision des environnementalistes officiels est aussi néfaste que les appétits capitalistes, constatait-il. "La flore et la faune ne sont pas l’œuvre de la seule nature. Pour le meilleur ou pour le pire, elles sont le produit circonstanciel d’un mariage de plusieurs millénaires entre la nature et l’humanité. À savoir, le produit de l’histoire, dont l’auteur et acteur est un sujet historique collectif : les peuples avec leurs cultures et leurs savoirs accumulés. Cultures et savoirs qui ont vu bien plus juste que la connaissance partielle des scientifiques."

Selon Aubry, les zapatistes perpétuent ce rapport entre nature et activité humaine grâce à une agriculture basée sur la recherche de la souveraineté alimentaire et l’exigence d’autodétermination. "Cette conception correspond à une autre option et à un autre concept de réserve : ni confiscation, ni expulsion, ni mascarade, ni nouveau privilège. Rien d’autre que la jouissance respectueuse du territoire. Une réappropriation populaire et durable, ’soutenable’ comme le disent certains écologistes, à rebrousse-poil de la convoitise capitaliste dans sa phase néolibérale, comme c’est le cas aujourd’hui."

Pour illustrer l’autonomie, Andrés aimait raconter cette métaphore maya : désespéré de ne pas arriver à le faire galoper, le propriétaire d’un pur-sang, après avoir vainement consulté plusieurs vétérinaires, se tourne vers son palefrenier, sur les lèvres duquel il a surpris un sourire. "Tu as une solution ?" "Oui, répond l’Indien, mais tu ne voudras pas l’appliquer. Il faut couper la longe qui entrave le cheval."

Malgré le camion, cet esprit-là chevauche encore.

Nicolas Arraitz

Ce texte est paru dans "CQFD" n° 49, octobre 2007 - http://cequilfautdetruire.org/

[1] Publiée sous le titre "Cuando dejamos de ser aplastados". Lors de la rédaction de "Tendre Venin" (éditions du Phéromone, 1995), André Aubry avait mis à notre disposition des documents rares. Plus récemment, il nous avait envoyé une contribution écrite (cf. CQFD n° 15).

[2] "Tierra, terruño, territorio" (Terre, terre natale, territoire), texte traduit par Ángel Caído et publié sur le site du Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte : http://cspcl.ouvaton.org/article.php3 ?id_article=485

OGM, le combat est loin d'être terminé!!!!!

22-01-2011 Peine alourdie pour un faucheur anti-OGM

En 2005, l'INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) a obtenu l'autorisation de débuter des tests, dans son centre de recherche de Colmar, en Alsace, visant à un essai de plants de ceps de vignes transgéniques, résistants à la maladie du court-noué (1). Très controversée, cette autorisation n’avait guère fait l’unanimité.
En atteste la destruction par un individu isolé d’un essai OGM de l’INRA en 2009, lequel affirmait qu’aucun débat public n’était possible sur ces vignes OGM. En septembre 2009, alors que le tribunal administratif de Strasbourg venait parallèlement d’annuler l’autorisation d’expérimentation des essais en question, le responsable de cette destruction comparaissait en première instance. Il fut finalement condamné à une amende de 2000 €.

Mais, dans un arrêt du 10 janvier 2011, la Cour d’Appel administrative de Nancy a rétabli la légalité de l’essai effectué par l’INRA. Simultanément, la peine de l’individu à l’origine de la destruction de l’essai OGM en 2009 a vu sa peine alourdie. Le 17 janvier 2011, la Cour d’Appel de Colmar l’a ainsi condamné à un mois de prison avec sursis, au versement de 50 000 euros de dommages et intérêts et à une amende de 2000 euros.

Nul doute que le rétablissement de la légalité de cet essai devrait influer sur le sort de la soixantaine de faucheurs volontaires, lesquels ont définitivement détruit l’expérimentation des essais alsaciens de vignes transgéniques en août 2010. Selon l’INRA, ils devraient prochainement comparaître devant le tribunal correctionnel de Colmar.

Cécile Cassier


1- Présente dans les deux tiers du vignoble français, cette maladie mortelle est due à un virus véhiculé par un nématode (un petit ver), qui survit exclusivement dans les sols et contamine les plants par leurs racines. A ce jour, selon l'INRA, il n'existe ni variétés commercialisables naturellement résistantes au virus, ni méthodes curatives contre la maladie.

nouveau tour de passe-passe pour les phytosanitaires...

28-01-2011 Europe : une dérogation détournée au profit des pesticides ?

Dans un rapport publié le 26 janvier, les associations PAN Europe et Générations Futures ont mis en évidence le recours récurrent par un nombre croissant d’Etats membres de l’Union européenne à une clause réglementaire permettant de contourner la législation européenne des pesticides. En effet, inclus à la Directive européenne sur les pesticides ( Directive 91/414 ), l’article 8.4 prévoit la possibilité d’une dérogation pour l’utilisation d’un pesticide non autorisé pendant 120 jours en cas de « danger imprévisible qui ne peut être maîtrisé par d'autres moyens. ». Selon la procédure décrite, cet usage doit néanmoins être « limité et contrôlé ».

Au cours des 4 dernières années, PAN Europe a étudié l’utilisation de cette dérogation par les Etats membres, constatant une montée en puissance des dérogations délivrées. En effet, le nombre de dérogations de ce type, accordées dans l’UE, est passé de 59 en 2007 à 321 en 2010, soit une augmentation de 500 %. Parallèlement, le nombre d’Etats membres accordant de telles dérogations est passé de 15 en 2007 à 24 en 2010. Dans cette logique du toujours plus, le nombre de matières actives faisant l’objet de dérogations a suivi la même courbe ascendante, 152 matières actives étant actuellement concernées.

Palmarès peu reluisant, la France est présentée comme « « le champion européen de ces moyens détournés d’obtenir l’autorisation d’utilisation de pesticides, passant de 0 dérogations en 2007 à 74 en 2010 ». Elle est notamment suivie de la Grèce (54 en 2010), du Portugal (31), de l’Allemagne (24) et de Chypre (18). S’il arrive que ces dérogations s’appliquent à des pesticides peu toxiques, à l’instar des produits agréés AB, il s’agit dans la plupart des cas de pesticides de synthèse nocifs. Sont ainsi concernés des fumigants (1) dangereux comme le 1,3-Dichloropropene et le Metam-sodium, d’anciens composés organochlorés tel l’endosulfan ou des neurotoxiques comme le Glyphosat.

Pour les associations, le fait que bon nombre d’Etat membres, qui ne connaissaient pas de situation de « danger imprévisible » en 2007 (Chypre, France, Italie, Roumanie), déclarent aujourd’hui de telles listes de « danger imprévisible qui ne peut être maîtrisé par d'autres moyens » est très suspect. Le doute est d’autant plus fort que les motifs de ces dérogations sont souvent peu crédibles. Exemple parlant, la dérogation pour le glyphosate semble peu légitime alors que des alternatives, telles que le désherbage mécanique, sont disponibles.
Renforçant l’hypothèse selon laquelle ces dérogations de 120 jours sont une ruse pour contourner la voie normale d’homologation des pesticides, la procédure suivie est très opaque. De fait, les Etats membres ne publient aucune notification relative à la nature du « danger imprévisible », ni aucune précision quant aux contrôles d’une « utilisation limitée ». L’obligation d’absence d’alternatives prévu par l’article source ne semble guère plus respectée, comme le révèle la disponibilité de très nombreuses alternatives chimiques ou
techniques. Le public ne dispose pas non plus d’informations sur l’évaluation par les Etats membres des risques pour le consommateur, obligation pourtant prévue par la Commission.
Interprétant ce manque de transparence comme un signe propre aux malversations, les associations réclament la tenue de réunions ouvertes lors des négociations préalables à la dérogation, ainsi que la publication des documents présentés lors de celles-ci. Elles recommandent également de vérifier toutes les dérogations accordées en 2010 au regard du respect des réglementations en vigueur.

Cécile Cassier


1- La fumigation est « une opération consistant à introduire un gaz ou une substance donnant naissance à un gaz dans l’atmosphère d’une enceinte ou dans le sol » (DRAAF Auvergne).

jeudi 27 janvier 2011

Débat à Nantes: « Les citoyens face au développement des Nanotechnologies :

Attac 44, la Ligue des Droits de l’Homme 44 et
Les Petits débrouillards Pays de la Loire vous invitent à la soirée débat :

« Les citoyens face au développement des Nanotechnologies :
Quels impacts et quelles conséquences sur la Science, la Santé, l’Environnement
et les Droits humains ? »

MARDI 1 FEVRIER 2011 à 20h30

Mairie annexe de DOULON
37, Boulevard Louis Millet 44300 NANTES

(Accès : Tramway ligne 1 direction la Beaujoire arrêt Mairie de Doulon)


Intervenants:

- Bernard Kervella - Ingénieur Physicien et membre du conseil scientifique d’Attac
- Frédéric Lefevre - Physicien IR au CNRS et, Président des Petits débrouillards des Pays de la Loire
- Jean-Claude Vitran - Membre du Bureau National, Responsable du groupe "Liberté et Nouvelles Technologies" de la LDH




Les Nanotechnologies, technologies de l’infiniment petit (échelle :10-9 m), s’immiscent un peu plus chaque jour dans notre vie quotidienne, et pourtant le citoyen reste mal informé.

A ce jour environ 2000 nanoparticules sont commercialisées et plus de 600 produits de consommations en contiennent.




Soyons curieux, soyons exigeants !




Les applications industrielles de cette nouvelle technologie ne peuvent rester hors de toute information des consommateurs, hors de toute législation du travail, hors de toute concertation des citoyens.

De précédents désastres sanitaires ou écologiques liés à une exploitation sans contrôle de nouvelle technologie, et une utilisation des nanotechnologies déjà en cours à des fins sécuritaires, doivent nous rendre vigilants.

Face au manque d’informations, aux lacunes de la réglementation et à l’absence d’un réel débat publique, nous vous invitons à échanger pour rendre plus transparente cette technologie, en comprendre ses impacts et ses conséquences - positives ou négatives – sur la science, la santé, l’environnement et les droits humains.




Venez nombreux pour débattre sur ce sujet, dont l’ampleur ne fait qu’augmenter chaque jour !

lundi 24 janvier 2011

22.000 personnes mobilisées à Berlin contre les OGM



http://www.radinrue.com/spip.php?article6388

par radinrue.com

Berlin a résonné nature, bio, et écologie, quelques 22.000 personnes ont marchés dans les rues de la capitale allemande en réclamant l’arrêt immédiat des OGM. Les organisations écologique étaient venus du monde entier.

www.radinrue.com le XXII - I - MMXI, 21h45, Berlin, par : Benjy D. Pyrz,

La manifestation anti-OGM organisée à Berlin résonnait ainsi : "Nous en avons assez !"

Des tracteurs de couleur verte, des ballons jaunes et verts, des banderoles aux couleurs des divers mouvements écologistes de la planète, l’ambiance restait bonne enfant dans le cortège immense de 22.000 personnes qui bravant le froid ont quitté la Gare Centrale de Berlin pour se rendre devant la porte de Brandenburg.

Quelques 80 tracteurs ouvraient la marche. Tous les participants réclamaient une alimentation seine, sans OGM bien sur, mais également sans pesticides et engrais chimiques dont les qualités cancérigènes n’échappent plus à personne.

"Ces dernières années, nous sommes témoins d’un abaissement des standards de référence de la qualité alimentaire, c’est relativement dangereux pour les consommateurs. C’est quelque chose que les consommateurs ne souhaitent pas", expliquait dans la foule Reinhild Benning membre de la branche allemande de l’organisation Friends of the Earth.

Une nombreuse délégation polonaise était présente, dont des membres de l’organisation écologiste "Saint François d’Assise", la Pologne qui a connu récemment un violent scandale, s’apercevant que la viande infectée par la dioxine en Allemagne avait été livré par tonnes en Pologne. L’Agent Orange, défoliant produit par Monsanto et répandu sur la jungle vietnamienne par l’Armée américaine, puis la catastrophe de Seveso (Italie) survenue en 1976, sont les deux plus grandes expositions historiques aux dioxines.

mercredi 19 janvier 2011

[cspcl] Campagne Justice pour Radio Ñomndaa (La Parole de l'Eau)‏

Radio Ñomndaa lance une campagne pour le respect total et l'arrêt immédiatdu harcèlement contre le travail de communication, pour la libertéd'expression, d'association et pour l'autonomie du peuple Amuzgo dansl'État du Guerrero au Mexique.

Cette campagne exige l'annulation immédiate des procès en attente contreles compagnons.

La radio, La Parole de l'Eau, (La Palabra del Agua) est un projet decommunication qui fait partie de la construction de l'autonomie de lacommunauté de Xochistlahuaca dans l'État du Guerrero. À travers lapréservation de la langue et la culture amuzga, la Radio Ñomndaa atravaillé avec les peuples indigènes de la région pour faire face auxcaciques et aux gouverneurs locaux.

Depuis 2002, des membres de la radio sont sujets à un acharnementjudiciaire de la part des caciques locaux. Suite à de fausses accusationsde séquestration, Genaro Cruz Apóstol, Silverio Matías Domínguez et DavidValtierra Arango membres de Radio Ñomndaa ont été condamnés à 3 ans et 2mois de prison et à un paiement d'une amende de 1 753 pesos.

Ils sont accusés des délits de privation de liberté pour avoir retenu enotage Narciso García Valtierra, proche de Acaedeth Rocha Ramirez,présidente municipale de Xochistlahuaca en 2004.

Genaro Cruz, Silverio Matías y David Valtierra, faisaient partie à cemoment là des autorités traditionnelles et de leurs assistants. Les deuxderniers sont actuellement membres, respectivement du comité de RadioÑomndaa' La Parole de l'Eau et du Collectif en Lutte Rebeldia Suljaa'. Ilsse sont manifestés publiquement contre les politiques de pillages etcorruption d'Aceadeth Rocha Ramírez, cacique de la région, et actuelledéputée fédérale, également alliée à Manuel Añorve, candidat du partie PRIpour le gouvernement de l'État.

La sentence devait avoir lieu le 12 janvier 2011, cependant la partieaccusatrice ne s'est pas présenté à l'audience. La sentence devraitfinalement avoir lieu dans les jours qui viennent.

Cette sentence prend place dans un contexte de criminalisation des luttessociales. Cela montre davantage la corruption des autorités judiciaireset leur complicité avec le pouvoir des caciques de la région et laviolation des droits collectifs des communautés indigènes.

Suite à cette condamnation, radio Ñomndaa lance un appel à la solidarité.Les compagnons ont également lancée l'idée d'envoyer des messages de solidarité enregistrés sur audio à fin de les diffuser.

Vous pouvez leurs adresser vos messages de soutien à:

lapalabradelagua@gmail.combailetropical09@gmail.com http://lapalabradelagua.org

mercredi 12 janvier 2011

Solutions locales pour un désordre global!!

* Soutenons nos producteurs locaux
* Boycottons les grandes chaines commerciales qui tuent la paysannerie et imposent l'agri bio industrielle
* diffusons des documentaires comme celui de Colinne Serrault
* Exigeons que les criminels soutenus par l'Etat Francais dégagent de notre Terre (Bayer, Monsanto, Coca Cola...) et on crééra de l'emploi pour démonter toutes leurs sales usines "de recherches et d'expérimen..songes!!)

lien vidéos solutions locales :

http://www.youtube.com/watch?v=F7xG3QgJXx4&feature=related

samedi 8 janvier 2011

APPEL à SOLIDARITE




Bonjour,

Ceci est un appel à solidarité.

Si vous voulez soutenir la cause de l'habitat choisi, écologique, citoyen dans un contexte de pénurie de logement, merci de faire un don de quelques euros et de faire circuler l'information autour de vous.


Léa et Tom habitent une yourte depuis 2007 sur un terrain privé avec l'accord du propriétaire et de la mairie ; ils ont été condamnés devant le tribunal correctionnel de Foix par l'Etat à la destruction de leur habitat, à une amende de 600€ et à des pénalités de 10€/jour.

Ils ont fait appel du jugement : le nouveau procès en appel a lieu le 17 février 2011 à Toulouse. Pour une meilleure connaissance de cette problématique, vous pouvez consulter le site de l’association HALEM.

Les frais de procédure (avocat, témoins, frais de déplacement...) sont importants et si vous le pouvez, merci d'envoyer un don en établissant un chèque à l'ordre de l'HALEM (association des habitants de logements éphémères et mobiles) ; préciser au dos du chèque "soutien à Léa et Tom". Et envoyer votre chèque à l'adresse : Christiane Roche 6, rue des Civelles - 44100 Nantes.

MERCI MERCI pour eux mais aussi pour tous ceux qui luttent pour la reconnaissance du droit au logement et pour l'habitat choisi.

S'ils gagnent en appel, le procès peut faire jurisprudence... et permettre une évolution du droit qui protège le domicile et les personnes qui choisissent d’habiter autrement.

La pétition est toujours disponible : http://7653.lapetition.be et http://8898.lapetition.be/




FAITES CIRCULER LARGEMENT CE MESSAGE,

et encore une fois MERCI!

POUR LA LIBERTE DE VIVRE ET DE CHOISIR SON HABITAT.


Nous nous tenons à votre disposition pour toute information complémentaire...

Et tous nos voeux
Le comité de soutien


source :

http://permisdevivre.org/

nouvelles de San Juan Copala ou comment des femmes et des hommes se battent pour leur autonomie au Mexique

Communiqué des femmes et des enfants déplacés de San Juan Copala.
3 janvier 2011.

AU PEUPLE D'OAXACA

Après plus d'un an de siège de notre village de San Juan Copala par desgroupes paramilitaires liés au PRI qui ont commis des dizainesd'assassinats contre des hommes, des femmes, et des enfants, et qui ontbénéficié tout le temps de la complicité de l'assassin Ulises Ruiz Ortiz,le 19 septembre 2010 nous avons dû abandonner notre village pour éviterd'être massacrés.

Mais c'est dès le mois de novembre 2009 que San Juan Copala a commencé àsubir la violence paramilitaire ordonnée par le mauvais gouvernementennemi de l'AUTONOMIE INDIGÈNE, de la justice et de la liberté pour lespeuples. Pour avoir prétendu nous gouverner nous-mêmes en tantqu'indigènes et en tant qu'êtres humains, le prix à payer a été laviolence la plus infâme, et cela avec la complicité et le silence honteuxde tous les gouvernements et de tous les partis politiques jusqu'à cejour.

C'est pourquoi aujourd'hui encore Rufino Juárez Hernández et Antonio CruzGarcía, ceux qui ont menacé la caravane du 27 avril et dont les tueurs ontassassiné Alberta Cariño et Jyri Antero Jaakkola, se promènent en touteimpunité même ici, dans la capitale de l'État.

Non contents de cela, le 5 décembre dernier ils ont imposé un groupe deleurs tueurs comme autorités de notre village de San Juan Copala, dont lamajorité des habitants est déplacée dans d'autres communautés ou, commenous, sur cette grand-place de la ville d'Oaxaca.

Aussi, aujourd'hui, nous EXIGEONS du gouvernement de l'État qu'il mettefin à l'impunité dont jouissent ces assassins du peuple qui, comme UlisesRuiz prétendent s'abriter sous le manteau de l'immunité. Nous EXIGEONSégalement que la seule autorité municipale reconnue du village de San JuanCopala soit l'autorité AUTONOME nommée par la majorité de la populationselon nos us et coutumes, et non les tueurs imposés par les paramilitairesqui se sont emparés de notre village.

Le 2 de ce mois, ces criminels, se moquant ouvertement de notre situationde déplacés, nous ont appelés "auto-exilés" et nous ont invités à revenirà notre communauté, voulant ainsi maquiller leurs horribles crimes.

Enfin, nous vous disons que, par respect pour notre culture oaxaquègne,nous nous sommes retirés le 20 décembre de cette grand-place pour laisserle champ libre aux festivités de Noël, mais aujourd'hui, 3 décembre 2011,nous retournons installer notre campement de déplacés sur la grand-placede la ville d'Oaxaca pour continuer à dénoncer les crimes, la spoliationet les violations qu'a subis notre village.

Nous continuerons notre protestation, car tant qu'il n'y aura pas dechâtiment pour les coupables, il y aura complicité du gouvernement, quelleque soit sa couleur. Il n'y aura pas de paix si auparavant il n'y a pas dejustice. Il n'y aura pas de réconciliation par-dessus l'impunité descrimes commis contre le peuple.

RESPECTUEUSEMENT LES FEMMES ET LES ENFANTS DÉPLACÉS DE SAN JUAN COPALA

Traduit par el Viejo.