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samedi 8 janvier 2011

nouvelles de San Juan Copala ou comment des femmes et des hommes se battent pour leur autonomie au Mexique

Communiqué des femmes et des enfants déplacés de San Juan Copala.
3 janvier 2011.

AU PEUPLE D'OAXACA

Après plus d'un an de siège de notre village de San Juan Copala par desgroupes paramilitaires liés au PRI qui ont commis des dizainesd'assassinats contre des hommes, des femmes, et des enfants, et qui ontbénéficié tout le temps de la complicité de l'assassin Ulises Ruiz Ortiz,le 19 septembre 2010 nous avons dû abandonner notre village pour éviterd'être massacrés.

Mais c'est dès le mois de novembre 2009 que San Juan Copala a commencé àsubir la violence paramilitaire ordonnée par le mauvais gouvernementennemi de l'AUTONOMIE INDIGÈNE, de la justice et de la liberté pour lespeuples. Pour avoir prétendu nous gouverner nous-mêmes en tantqu'indigènes et en tant qu'êtres humains, le prix à payer a été laviolence la plus infâme, et cela avec la complicité et le silence honteuxde tous les gouvernements et de tous les partis politiques jusqu'à cejour.

C'est pourquoi aujourd'hui encore Rufino Juárez Hernández et Antonio CruzGarcía, ceux qui ont menacé la caravane du 27 avril et dont les tueurs ontassassiné Alberta Cariño et Jyri Antero Jaakkola, se promènent en touteimpunité même ici, dans la capitale de l'État.

Non contents de cela, le 5 décembre dernier ils ont imposé un groupe deleurs tueurs comme autorités de notre village de San Juan Copala, dont lamajorité des habitants est déplacée dans d'autres communautés ou, commenous, sur cette grand-place de la ville d'Oaxaca.

Aussi, aujourd'hui, nous EXIGEONS du gouvernement de l'État qu'il mettefin à l'impunité dont jouissent ces assassins du peuple qui, comme UlisesRuiz prétendent s'abriter sous le manteau de l'immunité. Nous EXIGEONSégalement que la seule autorité municipale reconnue du village de San JuanCopala soit l'autorité AUTONOME nommée par la majorité de la populationselon nos us et coutumes, et non les tueurs imposés par les paramilitairesqui se sont emparés de notre village.

Le 2 de ce mois, ces criminels, se moquant ouvertement de notre situationde déplacés, nous ont appelés "auto-exilés" et nous ont invités à revenirà notre communauté, voulant ainsi maquiller leurs horribles crimes.

Enfin, nous vous disons que, par respect pour notre culture oaxaquègne,nous nous sommes retirés le 20 décembre de cette grand-place pour laisserle champ libre aux festivités de Noël, mais aujourd'hui, 3 décembre 2011,nous retournons installer notre campement de déplacés sur la grand-placede la ville d'Oaxaca pour continuer à dénoncer les crimes, la spoliationet les violations qu'a subis notre village.

Nous continuerons notre protestation, car tant qu'il n'y aura pas dechâtiment pour les coupables, il y aura complicité du gouvernement, quelleque soit sa couleur. Il n'y aura pas de paix si auparavant il n'y a pas dejustice. Il n'y aura pas de réconciliation par-dessus l'impunité descrimes commis contre le peuple.

RESPECTUEUSEMENT LES FEMMES ET LES ENFANTS DÉPLACÉS DE SAN JUAN COPALA

Traduit par el Viejo.

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