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mercredi 27 août 2008

communiqué de presse de la Via Campesina

Pour une autre Politique Agricole,
RASSEMBLEMENT A ANNECY
Les 20 et 21 SEPTEMBRE 2008

Après l'impasse des négociations de l'OMC, des organisations paysannes, citoyennes et environnementales appellent à ré-orienter radicalement les politiques agricoles pour la défense d' « une agriculture pour vivre », c'est à dire qui nourrit, qui emploie et préserve la planète, hors de l'OMC et sous contrôle des organisations internationales telles que la FAO et l'ONU.

L'échec des négociations du cycle de Doha est une bonne nouvelle pour tous ceux qui de Seattle à Cancun, de Hong Kong à Genève se sont battus contre la mainmise de l'OMC sur tous les secteurs de la vie des êtres humains de la planète.

C'est une victoire pour les paysans et les consommateurs de tous les continents qui savent que la libéralisation de l'agriculture ne profite qu'à quelques entreprises multinationales de l'agro-alimentaire et de la distribution, pas aux plus démunis. Elle met en péril les agricultures vivrières et familiales des pays du sud et favorise une agriculture industrielle dévastatrice pour l'environnement.

C'est pourtant pour se conformer aux exigences de l'OMC que l'Union Européenne a réformé sa Politique Agricole Commune depuis 1992, et s'apprête à nouveau à en réviser les contours dans le « bilan de santé de 2008 » et dans la PAC d'après 2013, fin prévue de la politique actuelle.

Les dirigeants européens doivent aujourd'hui prendre acte de l'impossibilité de réduire les enjeux alimentaire et agricole à un vaste marchandage entre ministres du commerce. L'alimentation est d'abord un besoin vital, et c'est un droit qui nécessite des politiques agricoles et alimentaires volontaristes.

Un collectif d'organisations* appelle aujourd'hui leurs adhérents ainsi que tous les citoyens préoccupés par leur alimentation, par l'agriculture et la protection de l'environnement à participer au grand Rassemblement qui se tiendra à Annecy les 20 et 21 septembre prochain, avant la réunion du conseil informel des ministres de l'agriculture. C'est là que Michel Barnier, ministre français de l'agriculture lancera le débat sur la future Politique agricole Commune européenne.

La politique agricole que nous voulons doit :
Ø Garantir le droit à la souveraineté alimentaire des pays du sud et du nord
Ø Redonner à l'agriculture sa vocation première d'alimentation
Ø Promouvoir les agricultures paysannes, familiales et créatrices d'emploi
Ø Re-localiser les productions et les adapter aux territoires
Ø Préserver les ressources naturelles et les équilibres écologiques
Nous réclamons dès maintenant une autre PAC, légitime, solidaire et vraiment durable qui soit un levier considérable pour réguler les marchés et arrêter la précarisation et la disparition des paysans !

Dès aujourd'hui, un site est ouvert pour accompagner la mobilisation : www.changeonslapac.org

Contacts :
Grégoire Jasson coordinateur : 04 75 49 43 10 contact@changeonslapac.org
Jean Vulliet (Confédération Paysanne Haute Savoie) : 06 86 12 05 43
Geneviève Savigny (Confédération Paysanne) : 06 25 55 16 87
Gilles Lemaire (Attac) : 06 82 68 51 4 9
Ambroise Mazal (CCFD) : 06 79 44 33 81
Anne Bringault (les Amis de la Terre) : 06 07 34 40 67
René Louail (ECVC – Coordination Européenne Via Campesina) : 06 72 84 87 92

*Les organisations locales à l'initiative de cet évènement sont la Confédération Paysanne, les Amis de la Terre, Attac, Artisans du Monde, l'ADABIO, le CCFD-Terre solidaire, La Terre en Héritage et le Groupe des Producteurs Savoyards en Amap, Terre de lien avec le soutien de leurs organisations nationales et européennes, ainsi que des ONG rassemblées au sein du réseau PAC 2013. Le mouvement se propage en Europe et de nombreuses organisations et collectifs européens diffusent l'appel à mobilisation.

Avec le soutien de Action Consommation, Agir pour l'Environnement, les Amis de la Terre, Association Adéquations, ATTAC France, CCFD, CEDETIM, CFSI, Confédération paysanne nationale, Confédération Paysanne Rhône Alpes, Coordination Sud, CRID, ECVC(Coordination Européenne-Via Campesina), FADEAR, Fédération Artisans du Monde, Fédération Peuples Solidiares, FNAB, FNCIVAM, FSU, Greenpeace, les Amis de la Conf, MINGA, MRJC, PAC 2013, RAC-France, réseau INPACT (initiative pour une agriculture Citoyenne et territoriale), S2B (réseau Seattle to Brussel), Terre de Lien
Au programme du samedi matin au dimanche soir
§ 3 Conférences :
o PAC : état des lieux et perspectives
o Quelles agricultures pour nourrir le monde ?
o Souveraineté alimentaire : un droit à conquérir
§ Tables rondes, débats et ateliers
§ Concert le samedi soir

§ Animations de rues...
§ Stands d'associations et librairie, centre de presse alternative.
§ Diffusion en continu de films documentaires
§ Restauration conviviale en continu, buvettes et marché de producteurs locaux
§ Grande manifestation, festive et colorée, le dimancheRemise aux ministres des signatures de la campagne « L'agriculture est malade, soignons la PAC » (www.soignonslapac.org)

lundi 18 août 2008

Nouvelles des collègues Faucheurs volontaires...

http://www.monde-solidaire.org/spip/spip.php?article4827

L'abeille noire réintègre le continent

Grand air et flore subtilement salée composent le cadre de vie de l'abeille noire bretonne. Sauvegardée depuis les années 80 sur l'île d'Ouessant, indemne de toute contamination, elle part à la reconquête de son territoire d'origine : le grand Ouest.

À l'écart de l'hécatombe, un village d'irréductibles hyménoptères résiste aux invasions. En dix ans, en France, le taux de mortalité hivernal des abeilles est passé de 3 ou 5 % à plus de 30 %. Ce qui signifie 300 000 à 400 000 ruches décimées chaque année. À quelques encablures des insecticides, pesticides neurotoxiques et virus du continent, l'île d'Ouessant, au large des côtes finistériennes, est le sanctuaire de l'abeille noire.

Un rucher-conservatoire

L'histoire débute en 1987. Confrontés à la venue imminente d'un prédateur de sinistre notoriété, le varroa(1) ou " vampire de l'abeille ", des apiculteurs décident de mettre hors d'atteinte l'écotype local, l'Apis mellifera mellifera, sur le seul isolat géographique possible : l'île d'Ouessant. Les abeilles heureuses élues proviennent des monts d'Arrée, des régions des Abers et de La Roche Maurice. Ses sauveurs s'organisent en formant une association : le rucher-conservatoire, et confortent, petit à petit, la qualité de l'abeille noire. " Il a fallu sélectionner, éliminer les colonies qui ne correspondaient pas aux critères stricts de l'écotype régional de l'abeille noire européenne " raconte Louis Colleoc président de l'association. Avec l'appui de scientifiques de l'Université de Bretagne occidentale, un protocole de mesures est établi afin de dresser une carte d'identité de la protégée. Durant quatre années, plusieurs centaines de souches sont testées, leurs mesures biométriques analysées. Depuis 1997, les colonies d'Ouessant, tenues à l'abri des hybridations dues aux importations d'abeilles étrangères, correspondent toutes aux critères de l'abeille noire locale. Fait unique en France, rare en Europe, le rucher ouessantin, " aussi sain que l'air du grand large ", est exempt de virus. " Une richesse pour l'apiculture de l'Ouest " selon la Fédération apicole Bretagne et Pays de Loire (FABPL). Car, sur le continent, c'est la débandade. Les abeilles se meurent. Pour remplacer les disparues, les apiculteurs avaient fait le choix d'acheter des reines étrangères. Un retour vers les abeilles autochtones est aujourd'hui sérieusement amorcé.

Essaimer dans le grand Ouest"

Les écotypes locaux ont de nouveau la faveur des apiculteurs professionnels lassés des importations de reines et abeilles peu adaptées à la flore et au climat de nos régions " souligne en effet Louis Colleoc, bien au fait de la question, puisque l'association - conservatoire est aussi station d'élevage, zone de fécondation privilégiée. " Nous sommes les seuls à avoir de la noire pure, pure car, compte tenu de l'isolat insulaire, l'abeille locale n'encourt aucun risque de mauvaise rencontre avec des mâles exogènes(2). " Etant données les pertes de cheptel dont souffrent les apiculteurs du continent, continent et, faute d'éleveurs spécialisés, se procurer des reines ou des essaims de qualité relève aujourd'hui de l'exploit. À tel point qu'il devient difficile, pour l'association, de répondre à la demande croissante d'essaims ! Elle concentre essentiellement ses efforts sur le berceau géographique de la noire : la Bretagne et les Pays de Loire. Les apiculteurs de Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire se sont ainsi approvisionnés l'an passé auprès de l'association. " Grâce au Conservatoire de l'île d'Ouessant, l'abeille noire bretonne devrait essaimer bientôt à nouveau dans le grand Ouest " sourit, non sans fierté, Louis Colleoc, bercé depuis l'enfance par des récits de chants de reines…Une demande de protection de l'abeille noire d'Ouessant a été présentée courant 2003 au ministère de l'Écologie et de la Vie durable. Missive restée à ce jour sans réponse.
CB

Contact :Association pour la conservation et le développement de l'abeille noire bretonne - Rucher - conservatoire, tél. : 02 98 73 20 35

Ruches dépeuplées : un problème de société

L'abeille serait le meilleur baromètre de notre écosystème. Or, l'abeille n'a pas bonne mine. L'emploi de semences enrobées de produits phytosanitaires comme le " Gaucho " (molécule imidaclopride) ou le " Régent TS " (molécule fipronil) en serait la cause. Contrairement aux insecticides traditionnels appliqués sur la plante, ces neurotoxiques migrent par la sève dans le végétal allant jusqu'à atteindre la fleur. Et intoxiquent la faune pollinisatrice. Le 25 février 2004, le gouvernement a suspendu la commercialisation et l'utilisation des produits contenant la molécule fipronil dont le Régent TS. Le 31 mars 2004, le Conseil d'État a demandé au ministère de l'Agriculture de reconsidérer l'autorisation de mise sur le marché délivrée à l'insecticide Gaucho sur le maïs. Mais apiculteurs et agriculteurs s'interrogent : que va-t-il advenir des stocks de semences enrobées prévus pour les semis de printemps ?

Témoin génant

Depuis l'apparition de nouvelles molécules insecticides, des milliards d'insectes pollinisateurs meurent chaque année. L'un d'entre eux, l'abeille domestique, est le témoin gênant de ce massacre de la chaîne biologique. Autour des apiculteurs se met en place un réseau d'énergies au niveau européen pour défendre la cause des abeilles.
Rens. : Film documentaire de Yves Elie et Renée Garaud, VB Films, avec la participation de Planète future et de France 3 Ouest, Octobre 2003.

Parc naturel régional d'Armorique

Le Parc naturel régional d'Armorique souhaite installer sur le site de Menez Meur un conservatoire des espèces autochtones du patrimoine biologique régional. L'abeille noire serait des leurs. À suivre...

D'île en île

Des apiculteurs réunionnais sont venus récemment sur Ouessant. Gérant également un écotype local et souhaitant éviter les importations de reines étrangères, ils voulaient connaître la méthode bretonne de conservation de l'abeille noire. Les apiculteurs bretons sont, à leur tour, conviés à observer l'espèce réunionnaise, en décembre 2004.Le conservatoire de l'abeille noire provençale, en élaboration sur l'île de Porquerolles, s'inspire aussi du modèle breton.

NOTE : (1) Le Varroa est un acarien parasite des abeilles.(2) L'excellence du rucher ouessantin a été saluée par Laurent Gauthier, ingénieur de recherche à l'Université de Montpellier, apiculteur, administrateur du laboratoire de pathologie comparée des invertébrés, lors d'une conférence sur les virus de l'abeille, le 13 mars dernier, au lycée agricole du Nivot (Finistère).